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l'autre LIVRE

Actualités

Lettre ouverte au ministre de l’Économie et des Finances

Copie à M. Franck Riester, ministre de la Culture

 

Monsieur le Ministre,

 

Je me permets de reproduire ici les mots qu'une de nos adhérentes nous a demandé de porter à votre attention, mots qui font écho aux inquiétudes de bon nombre d'éditeurs indépendants, représentés parl'autreLIVRE :

 

« Nous sommes bien sûr tous préoccupés par nos personnels de santé qui sont au front pour lutter contre le Covid-19 et nous exprimons notre solidarité en restant confinés.

Cela étant dit, bien des secteurs de l'économie sont en souffrance, et nombre d'entreprises, particulièrement de petite taille, ne s'en relèveront pas. C'est le cas du monde du livre, car la « chaîne du livre » est aujourd'hui complètement à l'arrêt. Les libraires indépendants, les éditeurs indépendants, les auteurs, mais aussi les grands groupes d'édition sont en danger. À moins que...


Notre président, M. Francis Combes, a écrit, au nom de l'association et des 250 éditeurs indépendants qu'elle représente, une lettre à votre collègue de la Culture, M. Franck Riester, pour lui proposer une mesure très concrète et très simple pour nous aider maintenant et demain : aligner les tarifs postaux du livre sur ceux de la presse, et supprimer la tranche maximale de 3 cm pour l'envoi d'un livre. Cette solution nous permettrait à nous, libraires et éditeurs, de continuer à travailler en vendant les livres par correspondance sans subir de plein fouet la concurrence d'Amazon, qui ne s'est pas gêné pour profiter de la situation (Amazon impose ses diktats aux éditeurs, viole les lois de notre pays, tant en matière sociale que fiscale, ce qui lui a permis d'acquérir une position dominante au détriment de la librairie française).


Savez-vous, monsieur le Ministre, que pour envoyer par La Poste un livre de 250 pages (qui pèse environ 300 g), il en coûte 5,83 € en lettre verte, soit plus d'un quart du prix du livre (sauf à le vendre à un tarif indécent) ? Savez-vous que pour envoyer un livre qui dépasse 3 cm d'épaisseur, il faut le faire par Colissimo, au prix de 7,14 € HT ? Et ces tarifs augmentent chaque année, alors que le prix du livre, lui, est fixe. Savez-vous que ces frais d'envoi ne peuvent pas être répercutés par le libraire sur les lecteurs ? Pensez-vous que nous, éditeurs, puissions prendre à notre charge de telles sommes ? Pensez-vous que les libraires puissent prendre à leur charge de telles sommes ? Non, bien sûr. En tant que ministre de l’Économie et des Finances, vos relations avec La Poste sont étroites. Si vous voulez nous aider, aider la diffusion du livre en France et dans les territoires d'outre-mer, si vous voulez cultiver la bibliodiversité, alors plaidez notre cause auprès de La Poste pour que les tarifs préférentiels, jusque-là réservés à la presse, s'appliquent au secteur du livre. »

 

Il ne s'agit pas seulement de relancer la chaîne du livre, mais aussi de s'assurer de sa pérennité, en tenant compte des besoins réels des petites maisons d'édition (moins de 10 parutions par an), éternelles oubliées du secteur et au chiffre d'affaire trop bas pour bénéficier des aides mises en place. Et quoi de mieux, pour aider les librairies, que de faire en sorte qu'elles puissent proposer à leur clientèle une offre riche et variée, cette bibliodiversité qui garantit l'exception culturelle française dont nous nous enorgueillissons tous ?

 

 

Je vous prie de croire, monsieur le Ministre, en l'expression de ma considération.

 

Pascale Goze

Secrétaire générale de l'autre LIVRE, association internationale des éditeurs indépendants


 

Marché de la poésie

Chers amis et visiteurs du Marché de la Poésie,

 

Le 38e Marché de la Poésie ne pourra se tenir en juin prochain.

Cependant, depuis quelques semaines déjà, nous travaillons sur le report de l’événement.
Sous réserve de l’accord de la Mairie du 6e Arrondissement, de la Mairie de Paris et de la Préfecture, le 38e Marché de la Poésie devrait avoir lieu du mercredi 21 au dimanche 25 octobre prochains, avec vraisemblablement l’ensemble des manifestations de la Foire Saint-Sulpice.
Il est évident que la Périphérie du 38e Marché de la Poésie devra également se dérouler autour des dates de ce Marché.

L’urgence étant de soutenir l’édition de création, il n’y aura d’invités d’honneur que les éditeurs et revues qui y participent, en compagnie de leurs auteurs. Plus que jamais, nous allons nous atteler à défendre la production des éditeurs et revues de création, sous la forme d'édition spéciale « Pour le livre et la lecture ! ».

Nous espérons que vous pourrez venir nombreux soutenir leur travail, en cette période délicate pour leur activité.

http://www.marche-poesie.com

 

Presse pour Et toutes ces mouettes qu'ont-elles à rire

illustrations de Coline Bruges-Renard

Et toutes ces mouettes qu'ont-elles à rire – Saïd Mohamed. Genre  Poésie. Préface  Guido Kuyl. Encres  Coline Bruges-Renard. Collection Pleine Lune.?Format 14 cm x 20 cm. 90 pages imprimées sur papier bouffant 90 gr et Conqueror Vergé 250 gr. ISBN 9782930607955. 14 €.
Qui fait foi de poésie est menteur de certitudes / pelleteur de nuages, tisserand d'azur... Le nouveau recueil de Saïd Mohamed ne dépare pas dans son œuvre poétique.
On retrouve sa voix forte et son timbre caractéristique dans des poèmes assez longs, de même que ses vers. Il y demeure toujours une certaine véhémence, les textes seraient proches du cri, nonobstant sa forme lyrique un peu baroque, comme le titre par exemple. La poésie, cette langue du dimanche / écrite avec les mots de nos vies à dix sous... Où l'on perçoit un poète qui se sent déclassé vitupérer à l'encontre de toute une société en bloc, sans trop faire de tri dans les destinataires de sa colère viscérale. La nuance qui n'est pas des moindres, et qui colore ce recueil actuel, se situerait du côté de l'âge où notre auteur, vieillissant, serait un tantinet moins violent et moins impétueux. Il regroupe sous sa plume les lieux principaux qui le constituent : Normandie, Inde, Béarn, hommage aussi à Alain Jégou, disparu en 2013 et confesse que le temps passé possède un goût de gaspillage et qu'à présent qu'il est devenu rare et précieux, il faut le savourer avec soin. Quand la vie se ralentit au point que le passé / est aussi le présent de l'instant. Mais la leçon que l'on tire de ce nouvel ouvrage se place sur un terrain inattendu, celui de l'amour. Saïd conseille clairement, sans pudeur ni gêne, qu'il faut aimer, que c'est la seule chose qui vaille, en ce bas monde, après une longue expérience de vie, composée de bric et de broc. Continuer d'aimer quoi qu'il advienne est devenu ma façon... Seul ce sentiment vaut le coup, et la vie vaut le coup de même par ce biais. Ainsi ce vers ultime du recueil : aimer juste encore un instant, aimer.
© Jacmo in Décharge, 2020

Notes de lecture pour "Vers Valparaiso

Bonjour,

En ce lundi 30 mars 2020, je vous propose de lire deux notes de lecture à propos du cinquième livre de Perrine Le Querrec "Vers Valparaiso" qui vient de paraître aux Editions Les Carnets du Dessert de Lune, dans la collection Pleine Lune. Vous pouvez passer commande de ce titre (et d'autres) sur le site des éditions
Paiement sécurisé par carte bancaire ou Paypal, ou par chèque à l'adresse des éditions. L'envoi est franco de port. Vous pouvez aussi réserver chez votre libraire habituel qui le recevra dès la fin du confinement.
Note de lecture signée Hugues Robert sur le blog de la librairie Charybde : Vers Valparaiso
Note de lecture signée Emmanuelle Caminade sur le blog L'or des livres : Vers Valparaiso
(cliquez sur les liens surlignés en rouge)

Jean-Louis Massot

 

Lettre ouverte au ministre de la Culture

 

à M. Franck Riester, Ministre de la Culture

Paris le 20/03/2020

 

Monsieur le Ministre,

 

En tant que président de l’association L’Autre livre qui réunit 248 éditeurs indépendants, je m’adresse à vous pour attirer votre attention sur la situation du livre et de nos maisons d’édition.

Comme l’ensemble des citoyens, les éditeurs et les auteurs participent aux mesures de confinement dont nous espérons qu’elles se révéleront utiles pour contrer l’épidémie actuelle.

Mais à l’inquiétude créée par la crise sanitaire s’ajoute une préoccupation de caractère économique.

Du fait de la fermeture des librairies et de l’annulation des salons et manifestations publiques autour du livre, nos maisons d’édition voient leurs ventes réduites quasiment à néant.

La solution ne consiste sans doute pas à autoriser la réouverture des librairies avant que le confinement ait pris fin.

Par contre plusieurs dispositions nous semblent nécessaires.

Tout d’abord nous voulons nous assurer que les petites maisons d’édition, qui sont des éditeurs indépendants, pourront bénéficier des mesures générales annoncées par le gouvernement (report des charges et des impôts, indemnité de 1500 euros pour ceux qui ont perdu leur chiffre d’affaires, fonds d’aide et facilités de trésorerie). Les modalités concrètes d’application de ces mesures ne semblent pas toutes opérationnelles et beaucoup d’éditeurs ne sont pas informés des démarches à suivre pour en bénéficier.

Nous sommes prêts pour notre part à relayer les informations utiles auprès de nos adhérents.

Ensuite, comme beaucoup de libraires et d’acteurs de la profession, nous nous inquiétons de voir que certains géants du commerce en ligne, (notamment Amazon) profitent de la situation d’une manière éhontée. Non seulement ils occupent largement le marché des commandes de livres, mais ils font pression sur leurs salariés et paraissent au-dessus des lois (tant en matière de fiscalité que de droit du travail et de respect des mesures d’urgence sanitaire).

Outre le nécessaire rappel à l’ordre que cela suppose, nous attirons votre attention sur le fait que la vente par correspondance n’est pas et ne doit pas être l’apanage exclusif de ces groupes. De nombreux libraires, des distributeurs et des éditeurs tentent aussi d’y avoir recours.

Dans ces circonstances, au moment où le président de la République invite les Français à renouer avec la lecture, il serait urgent de faire droit à une revendication maintes fois réaffirmée par notre association : que le livre bénéficie, à l’instar de la presse depuis la Libération, de tarifs préférentiels en matière postale. Car la lourdeur des tarifs postaux est une charge tout à fait importante pour les différents acteurs de la chaîne du livre et une entrave à la lecture.

Nous demandons aussi que le gouvernement intervienne auprès des banques afin que celles-ci tiennent compte de la situation actuelle et fassent preuve de souplesse concernant la gestion des comptes professionnels des éditeurs indépendants et leurs autorisations de découvert.

Les sommes considérables que l’État va débloquer pour garantir les emprunts bancaires ne doivent pas aller à la spéculation mais à l’aide à l’activité réelle, y compris dans le secteur culturel et du livre.

Enfin, par-delà cette crise dont nous espérons tous que nous parviendrons rapidement à la surmonter, il nous semble qu’il faut remettre en chantier une réflexion collective sur la politique publique de la lecture. Celle-ci ne peut pas être un plaisir et une source de connaissance et de réflexion réservés à une petite minorité.

Nous sommes pour notre part disponibles pour participer à ce chantier.

 

Je vous prie de croire, monsieur le Ministre, en l’expression de ma considération,

 

Francis Combes
Président de l’autre LIVRE

www.lautrelivre.fr

 

Réaction aux propos de Bruno Lemaire, ministre de l’économie, par Wilfrid Séjeau, président de l'association et les libraires Initiales

 

L’édition grippée

Source : Libr-critique

 

On a entendu à gauche et à droite que la présente époque de confinement des citoyens chez eux serait favorable à la lecture et à la publication de nouveaux livres, puisqu’il n’y a presque plus d’autre loisir. Pour la lecture, c’est à peu près certain ; mais quelles seront-elles ? On achète sur Internet essentiellement des livres de noms déjà faits : Stendhal, Pasolini, Badiou, etc. ; Haroldo de Campos, pour les plus aventureux ; La Peste de Camus, pour ceux qui aiment à se faire peur (et comparer à la Peste noire, sans aucune pudeur morale ni intellectuelle, ce qui ne se peut raisonnablement comparer qu’aux grippes « asiatiques » de 1957 et 1968…). La vente en ligne de littérature de recherche ? On a déjà testé : ce sont une dizaine d’exemplaires qui partent, au mieux… De plus, très peu de bureaux de Poste sont encore ouverts, idem pour les Carrés entreprise de l’ancienne entreprise glorieuse du Service public ; les Carrefour Markets et autres Mark’s and Spencer ayant été considérés comme plus essentiels à la survie de la Nation que les envois postaux !… Cela devient très compliqué, par exemple, d’envoyer des revues ou des exemplaires de presse de livres à tarif non rédhibitoire. De plus, les rédactions des journaux et revues littéraires sur papier sont fermées : les envois de presse depuis la semaine dernière ne vont pas circuler du tout ; et pire : s’accumuler sur et sous les bureaux des dites rédactions…

Enfin, si on tend un peu l’oreille, outre que toutes les librairies physiques de France sont fermées pour quelques semaines, sacrifiant ainsi à peu près tous les offices de mars, on apprend que la plupart des gros et très gros éditeurs ont repoussé leurs sorties de mars et avril à mai, au plus tôt ; ce qui créera un immense embouteillage de sorties à cette époque. Maintenir les programmes de mai pour l’édition de recherche et de poésie, qui se surajouterait à ce déferlement de poids lourds me semble très risqué. Ajoutons à cela que le dépôt légal des livres et des revues est suspendu en France jusqu’à nouvel avis, ce qui est peut-être même inédit dans notre pays… Dilicom, Électre et Prisme sont fermés. En clair, on ne délivre même plus de nouveaux codes ISBN ou ISSN : une revue littéraire ne peut pas se créer en ce moment en France, pour une durée indéterminée ! Outre le nouveau contrôle biopolitique des corps au niveau mondial (sauf en Angleterre ?…), qu’on peut quand même discuter, vient de s’y surajouter carrément un gel des créations de l’esprit (sauf à tomber dans l’hyper-marginalité). Évidemment, on espère tous que ceci devrait ne pas durer trop longtemps… Trois semaines ? Deux ? Mais si c’est quatre ? Ou cinq ? Comment envoyer à l’imprimerie pour la prépresse un livre fin mars, en période de fermeture totale du dépôt légal ? Cela nous semble beaucoup trop risqué, et Tinbad a choisi de reporter son programme de mai à octobre, après la vague des inévitables premiers romans qui commence 3e quinzaine d’août, désormais. Il nous semblerait vraiment plus raisonnable de décaler toute la production culturelle (tant pis : XX mois auront été perdus, mais pour essayer de repartir sur un rythme normal), plutôt que de suicider YY soldats-des-lettres (mais c’est la même chose pour le cinéma, et pour le théâtre… où on annonce déjà une probable annulation du Festival de Cannes…) sur un front saturé et casse-gueule d’avance.

Guillaume Basquin

 

 

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