Edito de L'Autre Livre
Le salon d'automne de l'autre Livre aura lieu du 10 au 12 novembre 2023 à la Halle des Blancs Manteaux, Paris 4e. Nous sommes au complet ! Les inscriptions sont closes.
Une bonne nouvelle : l'Espace de l'autre Livre, au 13 rue de l'Ecole Polytechnique, modifie ses tarifs d'abonnement. Une nouvelle formule est ajoutée : pour 200 €, vous pourrez occuper les lieux deux jours pleins dans l'année (pour un événement, une rencontre avec la presse, une séance de lecture / dédicaces en soirée...), et déposer une dizaine de vos titres (en 3 exemplaires ; aucun pourcentage à payer sur les ventes). Une bonne façon de découvrir l'Espace de l'autre Livre et les multiples possibilités qu'il offre à ses éditeurs adhérents !
Et ça continue !
Le 9 juin dernier, à la veille de l’été et des vacances, la Commission européenne a donné son aval au rachat d’Hachette par le groupe Vivendi. L’opération qui avait été lancée depuis trois ans par Vincent Bolloré est en train d’aboutir. La condition émise par Bruxelles étant qu’il cède Editis ; ce qui est en cours. Ainsi, le feu vert est donné pour que le numéro 2 de l’édition et des médias reprenne le numéro 1 français, et numéro 3 de l’édition mondiale, constituant de fait un quasi monopole, un groupe ultra dominant dans l’achat des droits, l’édition, la distribution et la diffusion.
Beaucoup d’acteurs du livre, (auteurs, éditeurs, libraires) s’étaient inquiétés avec raison des dangers que cette fusion faisait peser sur la diversité éditoriale.
Mais cela n’a arrêté ni les instances européennes ni le gouvernement français.
Pourtant, l’été a aussi été marqué par le feuilleton du JDD et une grève de quarante jours menée par la rédaction contre la nomination (par Lagardère mais sur intervention de Bolloré) de Geoffroy Lejeune. Rappelons que ce journaliste, marqué à l’extrême-droite, dirigeait Valeurs actuelles quand le magazine a été condamné pour incitation à la haine raciale. (Il avait présenté la députée FI Danièle Obono en esclave). Geoffroy Lejeune s’est aussi signalé par son soutien à Zemmour au moment de la présidentielle.
Et dans la presse comme dans l’édition, le gouvernement laisse faire. Dès le premier numéro de la nouvelle formule une de ses ministres a même accordé un entretien en guise de caution.
On voit là que cette concentration, qui répond bien sûr à des intérêts économiques, est aussi grosse de dangers pour la culture et la démocratie.
Depuis vingt ans, notre association se bat pour le pluralisme et la défense des éditeurs indépendants qui en sont une garantie. Il y a dix ans nous avions organisé des Etats généraux et publié un Livre blanc. Depuis, ce que nous dénoncions n’a fait qu’empirer. Ça continue ! Mais nous aussi, nous continuons ! Notre salon d’automne les 10, 11 et 12 novembre aux Blancs Manteaux sera le rendez-vous des éditeurs qui ne baissent pas les bras.
Francis Combes
Tarif postal
L’acteur principal de la diffusion du livre en France est la librairie. Devant la montée d’Amazon qui permet à un certain nombre de lecteurs de ne plus fréquenter les librairies et selon la proposition de l’ARCEP, le ministère de la Culture a décidé de mettre fin à la quasi gratuité de l’envoi postal du livre et que dorénavant, à partir d’octobre, son expédition coûtera au minimum 3 € à l’acheteur. Ainsi un livre à 12 € sera payé 15 €. Mystère de L’ARCEP ; il a l’oreille du ministère de la culture, il est jusque-là assez peu sensible à l’objet livre, il suffit de déployer ARCEP : Autorité de Régulation des Communications Electroniques des Postes. Pourquoi l’oreille du ministère n’écoute-t-elle pas une association de libraires et d’éditeurs pour qui le livre est au cœur de leur métier?
Et s’il y avait un bien meilleur chemin pour la diffusion du livre qui porterait un coup sévère à Amazon et de ce fait favoriserait et les librairies et l’édition indépendante? Chemin praticable, celui du tarif Livres et brochures à l’étranger, tarif très peu cher pour divulguer la langue et la culture française à l’étranger. Ne pourrait-on pas aussi divulguer la langue et la culture française en France en permettant une plus grande circulation du livre?
Reprenons, Amazon ne serait plus alors le principal acteur du livre par la poste, mais le libraire, l’éditeur, vu le coût modique du livre selon le tarif Livres et brochures, le remplaceraient tranquillement.
Le libraire pourrait envoyer à ses clients le livre qu’ils souhaitent ou celui qu’il recommande sur son site. L’éditeur peut aussi envoyer des livres à ceux qui le demandent. Enfin le particulier enverrait aussi un livre à son cousin, son ami (e)…
Deux objections et les réponses :
1) On dira du coup à quoi bon aller dans une librairie, si on peut acheter le livre au même prix sans sortir de chez soi, eh bien cela existe déjà avec Amazon, et la librairie par les choix, les conseils du libraire, le plaisir des étalages, les couvertures, les variétés, les rencontres se maintient. Elle se maintiendra aussi parce que du coup le livre sera plus présent et ne disparaîtra pas sous les séries et le numérique.
2) Le coût pour le ministère de la Culture. Oui, cela a un coût pour la poste et on ne s’étonne pas que la proposition de l’ARCEP soit si bien accueillie. Elle ne lui coûte pas un liard. Ce n’est que le lecteur qui paye. Et du coup le livre circule moins.
Le ministère de la culture peut subventionner la poste comme il le fait pour Livres et brochures. Il a un vrai rôle à jouer; au lieu de croire qu’il peut gêner Amazon, il va simplement nuire à l’Édition indépendante, au livre, dans un moment où les sources d’inquiétude se multiplient.
L'association L'autre Livre:
L’Association veut rassembler tous les éditeurs indépendants qui se reconnaissent dans ses objectifs.
Si vous voulez joindre vos forces aux nôtres et nous apporter votre soutien et votre concours, prenez contact avec notre association !