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l'autre LIVRE

Cahiers d'Asie centrale

Santé et migration en Asie centrale

Santé et migration en Asie centrale

de Sophie HOHMANN, Rukhshona KURBONOVA

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 28/12/2018 | 30,00 €

Plus d'un quart de siècle après la fin de l'URSS, la libéralisation des prix en Russie et l'adoption de différents modèles pour les républiques d'Asie centrale ont des répercussions majeures sur le bilan de ces pays. La perte brutale des acquis socio-économiques au sein d'une population encore largement marquée par un mode de fonctionnement soviétique a vulnérabilisé des pans entiers de ces sociétés, exacerbant les inégalités. La reconfiguration des mobilités (exil, déplacements forcés, migrations économiques et environnementales) implique un jeu d'échelles nouveau qui nécessite de s'intéresser aux conditions d'origine des migrants, aux stratégies migratoires et à la recomposition de sociétés d'origine. Ces derniers sont en effet dépendants des contextes, politique et économique notamment, du pays d'accueil : la Russie. Ils sont également liés par différentes formes d'allégeance aux réseaux et aux systèmes de loyauté. Dans ces sociétés post-soviétiques, l'assurance de la survie de la communauté, de la famille, de la parentèle est à rechercher dans le retissage de normes et de réseaux encastrés qui ont préexisté à la fin de l'URSS et se sont remodelés face à de nouvelles contingences. Mais la circulation des migrants les expose à des risques sanitaires et épidémiologiques. Les enjeux de l'accès aux soins se posent de manière aiguë. Les politiques préventives concernant notamment l'infection par VIH/SIDA, les hépatites, la tuberculose sont confrontées à une disqualification du système de santé publique et s'accompagnent de situations très anxiogènes lors des migrations pour de nombreux ressortissants d'Asie centrale. Les vulnérabilités sont donc multidimensionnelles et les représentations du corps et de la maladie jouent un rôle non négligeable dans les mentalités. Aussi la santé des migrants représente-t-elle un enjeu majeur dans les républiques post-soviétiques mais aussi universel dans le monde globalisé qui les façonne.

1989, année de mobilisations politiques en Asie centrale

1989, année de mobilisations politiques en Asie centrale

de Olivier FERRANDO

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 01/11/2016 | 30,00 €

L'année 1989 symbolise, dans la mémoire collective, la fin du communisme en Europe, mais il faudra attendre plus de deux ans pour assister à la dissolution de l’Union soviétique et à l’accès des cinq républiques d’Asie centrale à leur indépendance. Pourtant, dès le début de l’année 1989, avant-même la chute du mur de Berlin, la région fut le siège de plusieurs signes avant-coureurs : le retrait de l’Armée Rouge en Afghanistan ; l’arrêt des essais nucléaires soviétiques au Kazakhstan ; l’apparition des premières tensions interethniques dans la vallée du Ferghana ; l’adoption par chaque république d’une loi sur la langue. Autant de moments qui montrent combien l’année 1989 a marqué l’histoire récente de l’Asie centrale.
Ce nouveau numéro des Cahiers d’Asie centrale est donc consacré à l’étude des transformations sociales et politiques survenues au cours de l’année 1989 afin de comprendre à quel point cette année constitue un moment fondateur des mobilisations politiques en Asie centrale. Couvrant un large spectre disciplinaire (histoire, anthropologie, sociologie, science politique), ce numéro est composé de dix articles écrits à parité égale par des auteurs centrasiatiques et occidentaux, apportant ainsi à la fois des analyses objectives et des témoignages de terrain de chercheurs ayant vécu les événement présentés ici.
Découpé en trois parties, l’ouvrage traite d’abord des nouvelles formes de culture et de discours politiques qui se sont développées en Asie centrale à la fin des années quatre-vingt à la faveur de la politique de reconstruction (perestroïka) et de transparence (glasnost) voulue par Mikhaïl Gorbatchev. Il explore ensuite les mobilisations politiques à l’oeuvre en Asie centrale en 1989, en réponse au mécontentement social, économique et culturel de la population. Enfin, la dernière partie aborde le processus d’ethnicisation de l’action collective, en revenant sur trois exemples tragiques d’escalade violente des mobilisations politiques.

L'eau en Asie centrale. Enjeux et défis contemporains

L'eau en Asie centrale. Enjeux et défis contemporains

de Alain CARIOU

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 22/12/2015 | 30,00 €

L’Asie centrale est terre de contrastes et de paradoxes. Comme son nom l’indique, cette Asie se situe au cœur du continent le plus massif, ce qui lui confère sa tonalité aride bien reconnaissable à l’extension des vastes étendues désertiques. En dépit de cette aridité continentale, la région n’est pas pour autant dépourvue d’eau, car de puissants fleuves la traversent et fécondent des cités entourées d’oasis parfois millénaires et de vastes périmètres irrigués développés depuis plus d’un demi-siècle. Ce singulier paradoxe de l’abondance de l’eau au cœur de l’immensité aride tient à l’existence d’un puissant encadrement montagnard méridional étiré de la Caspienne à la Chine. Les montagnes jouent le rôle de château d’eau pour les territoires de plaine et de piémont où se concentrent les sociétés humaines.

Pour autant, la question de l’eau en Asie centrale est désormais source de préoccupations. Sa disponibilité ne cesse de diminuer sous l’effet combiné de la croissance démographique, des progrès du développement urbain et des activités extractives. Il en résulte une inéluctable augmentation de la mobilisation de la ressource ainsi qu’une dégradation de la qualité des eaux, avec l’accroissement des rejets. La pénurie se mesure à l’aune de la disparition des écosystèmes humides (région de l’Aral, du Balkhach et du bas Tarim) et au recul des terres irriguées dans certaines régions d’Ouzbékistan, du Turkménistan et du Xinjiang.

Cette menace du manque d’eau exacerbe les réactions concurrentielles entre secteurs économiques (agriculture irriguée, hydroélectricité, demande urbaine ou industrielle), mais surtout entre États. Comme l’eau en Asie centrale a surtout pour caractéristique d’être internationale en raison de l’existence de nombreux cours d’eau transfrontaliers, la question du partage de l’eau est source de tensions. Il règne à l’heure actuelle une lutte d’intérêt entre les États montagnards de l’amont (Kirghizstan, Tadjikistan), pourvoyeurs de la ressource, et les États de l’aval, surtout consommateurs de la ressource (Ouzbékistan, Turkménistan, Kazakhstan).

Ce numéro présente huit contributions qui explorent la problématique générale de la gestion de la ressource, laquelle nécessite de se pencher sur les acteurs, les usages, les pratiques et les territoires de l’eau. Les analyses riches et variées sont portées par des chercheurs occidentaux et centrasiatiques qui recouvrent un large spectre disciplinaire (géographie, histoire contemporaine, économie, ethnologie, anthropologie, science politique, droit international). Elles invitent à débattre des tensions liées à l’eau qui relèvent surtout d’une crise de gouvernance.

 

Alain Cariou est maître de conférences à l’Université Paris IV-Sorbonne, spécialiste des questions d’environnement, d’aménagement et de développement dans les régions arides, notamment en Asie centrale et au Moyen-Orient.

Littérature et société en Asie centrale

Littérature et société en Asie centrale

de Gulnara AITPAEVA, Marc TOUTANT

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 12/03/2015 | 30,00 €

La littérature de ce que l’on a convenu d’appeler « l’Asie centrale » a été composée dans une grande variété de langages sur un vaste territoire qui inclut non seulement les cinq républiques de l’ex-Union soviétique (Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan), mais aussi l’Azerbaïdjan, l’Afghanistan, la Mongolie, le Tibet, le Népal, le Bhoutan, ainsi que certaines régions de la Russie et de la Chine (la région autonome ouïgoure du Xinjiang pour ne citer qu’elle). Inutile de dire que les oeuvres produites dans ce vaste ensemble forment une somme considérable de matériaux, à la fois écrits et oraux, qui auraient peut-être requis davantage d’attention que celle que l’on leur a accordée jusqu’ici, au moins dans les recherches réalisées en Occident. Compte tenu du déficit de publications dans ce domaine, le fait que les Cahiers d’Asie centrale consacrent un numéro à ce sujet mérite toute notre attention.

Mais ce volume est certainement plus qu’une contribution à l’étude de la littérature centrasiatique. En se concentrant sur les défis sociétaux tels qu’ils se reflètent dans la production littéraire, cet ouvrage aimerait bien entendu apporter des réponses, mais aussi des nouvelles formes de questionnements sur la façon dont les différentes sociétés et les populations de cette aire ont représenté leur propre cheminement historique. Avec la perspective d’étudier comment la littérature pouvait être utilisée telle une véritable source historiographique, et plus généralement avec l’intention d’évaluer le niveau d’intrication de la littérature avec la société qui la produit, les différents contributeurs ont consacré une attention particulière au problème des relations établies entre culture et pouvoir. A cet égard, la période historique ici considérée s’étend du xve siècle jusqu’à nos jours. Elle commence avec la fin de l’époque médiévale, lorsque la Renaissance Timouride offre ses plus belles heures, et s’achève avec la situation de la littérature kirghize contemporaine, incluant dans l’intervalle l’époque pré-moderne envisagée du point de vue des écrits mystiques d’un poète du Turkestan oriental, ainsi que la période de la colonisation russe et l’ère soviétique qui lui succède directement.

 

Gulnara Aitpaeva dirige le Centre culturel et de recherche Aigine à Bichkek, Kirghizstan. Elle travaille dans la sphère académique mais également dans la gestion de projets et programmes relatifs au folklore, à la culture et à la littérature kirghizes. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages en russe et en anglais.

Marc Toutant est chercheur associé au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (cetobac, Paris) et post-doctorant à l’Université libre d’Amsterdam. Ses recherches portent sur l’histoire culturelle de l’Asie centrale. Son dernier ouvrage est Un empire de mots. Pouvoir, culture et soufisme à l’époque des derniers Timourides au miroir de la Khamsa de Mi?r ‘Ali? Shi?r Nawa?’i? (Louvain : Peeters, 2015, sous presse).

Le Kazakhstan en mutation

Le Kazakhstan en mutation

de Catherine POUJOL

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 30/09/2014 | 30,00 €

Peu connue dans nos contrées, l'histoire des steppes kazakhes nous interpelle. Elle nous fascine par le puissant appel au voyage qu'elle suscite en Europe depuis le Moyen Âge, comme par l'énigme géopolitique qu'elle continue de poser depuis le début du XXe siècle, quant à sa réalité et son impact dans l'histoire de ses voisins.
Conçu comme une succession de terroirs parfois difficilement identifiables, l'espace kazakh résiste à l'analyse des structures de pouvoir, des échanges, des flux économiques, des contraintes sociales, des permanences culturelles, telle qu'on la pratique pour les sociétés sédentaires voisines de Transoxiane, comme de Russie ou de Chine. Il faut donc s'efforcer de combler ces lacunes, au moins d'y contribuer, car il existe une nouvelle école d'études kazakhes qui, à l'échelle locale comme internationale a porté ses fruits depuis deux décennies. La tâche est ardue tant elle est d'envergure, par le silence des sources, sur de nombreuses questions et leur forme parfois difficilement exploitable scientifiquement. C'est pourquoi il faut privilégier les études "micro-régionales" ponctuelles, sur des thèmes précis, tout en croisant des approches différentes : historique, politique, sociologique, démographique, anthropologique.
C'est le but du présent ouvrage qui a toute sa place dans la prestigieuse bibliographie des Cahiers d'Asie centrale. Offrir au lecteur occidental soucieux de mieux connaître ce nouvel État du Kazakhstan surgi des décombres de l'URSS, en plein essor économique aujourd'hui, un détour historique par le XIXe siècle et le début du XXe, afin d'éclairer ce qui fonde sa personnalité spécifique dans le concert des nations contemporaines.
Dédié à Nurbulat Massanov, disparu prématurément le 6 octobre 2006, ce recueil dirigé par Catherine Poujol rassemble, outre les dédicaces d'Irina Erofeeva et de Vincent Fourniau et un article d'érudition de Nurbulat Massanov, les contributions de plusieurs spécialistes du monde kazakh, historiens et anthropologues: Kassym Aouelbekov, Laure du Teilhet, Xavier Hallez, Marlène Laruelle, Isabelle Ohayon, Sébastien Peyrouse, Laura Yerekesheva, qui, en une succession de chapitres très documentés, offrent au lecteur français, un livre rare, s'appuyant sur un corpus de sources difficilement accessibles et pourtant fort utiles pour découvrir la richesse historique et culturelle d'un pays et d'un territoire encore largement méconnus.

Catherine Poujol est professeur des universités à l'Institut national des langues et civilisations orientales et l'auteur de nombreuses publications sur l'Asie centrale. Son dernier ouvrage est L'Asie centrale, au carrefour des mondes, Paris, Ellipses, 2013.


Biographie de l'auteur:Caractères:Ouvrir la

La définition des identités

La définition des identités

de Carole FERRET

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 21/12/2011 | 30,00 €


Sous la direction de Carole Ferret et Arnaud Ruffier

Carole Ferret et Arnaud Ruffier ont été pensionnaires scientifiques de l’Institut français d’études sur l’Asie centrale. C. Ferret est docteur en ethnologie et anthropologie sociale, chargée de recherche au CNRS. A. Ruffier est docteur en anthropologie sociale et culturelle, ancien élève de l’EHESS.


Que signifie être Sarte, Kirghize, Tatar, membre de telle mahalla, de telle corporation, de tel lignage, originaire de telle vallée ou de tel aoul en Asie centrale contemporaine ? Ce numéro 19-20 des Cahiers d’Asie centrale consacré à la définition des identités tente de jeter un éclairage nouveau sur la question. Il analyse différents aspects de la construction identitaire dans plusieurs pays de la zone concernée : Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan, mais aussi Iran, Afghanistan, Azerbaïdjan, principalement au cours des XXe et XXIe siècles.
Si le terme identité a été largement galvaudé ces dernières années, la question identitaire revêt une acuité toute particulière sur le terrain centrasiatique. Sur quels éléments se sont construits et se construisent encore les identités collectives en Asie centrale ? Comment ces éléments se combinent-ils entre eux ? Quel rôle y joue l’État ? Quelle place est réservée aux minorités ? L’identité est-elle essentiellement liée à l’appartenance à un territoire ? Comment certains artefacts culturels sont-ils exploités pour aiguiser la conscience identitaire ?
À la recherche d’un équilibre entre les tenants de l’école soviétique, naguère adeptes d’une conception essentialiste de l’ethnos, et les chercheurs occidentaux, actuellement enclins à une position constructiviste, vingt chercheurs – occidentaux et centrasiatiques – tentent de répondre à ces questions, en démêlant les multiples composantes de l’identité et leur imbrication.
L’ensemble du volume permet de comprendre que, sans être des créations ex-nihilo totalement artificielles, les identités collectives centrasiatiques, toujours multidimensionnelles, ont été manipulées et se sont construites par des processus de simplification et de modélisation, consistant à gommer certaines différences pour en accentuer d’autres et à remplacer des structures complexes et enchevêtrées par des structures plus simples et plus lisibles, juxtaposées ou emboîtées.