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l'autre LIVRE

Classiques Bleu autour

La Révolution en contant

La Révolution en contant

de Claude RÉTAT

Classiques Bleu autour (BLEU AUTOUR) | Paru le 15/04/2019 | 32,00 €

Ce que le lecteur va découvrir, ce n’est pas seulement un corpus de fictions, de récits, de scénarios dont il ne soupçonnait pas l’étendue, mais à quel point « conter » est ici névralgique, pour Louise Michel (1830-1905) et dans sa fin de siècle.
Aujourd’hui encore, par un préjugé tenace, la Louise Michel qui écrit ne peut être qu’un auteur d’histoire : on oublie l’écrivain. Or il faudrait au moins ajouter un “s” à “histoire”. Si le vainqueur écrit l’histoire ou pense l’écrire, le vaincu écrit des histoires – si vraies qu’elles s’élaborent en légende – pour exprimer l’autre côté, le souterrain, l’utopie, ce qui n’est pas encore, la Révolution.
Chez elle, le rêve et l’action ne font qu’un, l’histoire et l’imaginaire résonnent. Et quel imaginaire ! Amie du symbole et du frisson, Louise Michel puise en romantique dans le tréfonds légendaire pour l’infléchir : Haute-Marne dont elle était native, monde kanak où elle fut déportée, Bretagne qui la fascine, Paris glauque de la fin du XIXe siècle, même veillée !
Ses contes sont peuplés de vrais ogres, de Barbes Bleues de chair et de sang, tel Gilles de Rais ; ce sont des contes de la puanteur, de la dévoration, de la nécrophilie, de la consommation de chair plus ou moins fraîche ; ce sont des mondes qui s’engloutissent… mais aussi des mondes qui s’éveillent, des harmonies de la nature et des cosmogonies.
Les uns sont connus, comme les légendes kanak, ou méconnus, comme Le Livre du Jour de l’An, pour les enfants (jamais réédité) ; d’autres, retrouvés sur les manuscrits ou dans la presse du temps, sont inédits. Rigoureusement présentés et annotés par Claude Rétat, ils sont ici réunis pour la première fois. Cessant d’être épars et cloisonnés, ils peuvent communiquer et nous parler.

Sébastien Roch

Sébastien Roch

de Octave MIRBEAU

Classiques Bleu autour (BLEU AUTOUR) | Paru le 18/05/2017 | 29,00 €

Le trait noir d’eloi Valat, auteur d’une fameuse trilogie sur la Commune de Paris, révèle la force de ce roman méconnu d’octave Mirbeau (1848-1917), accueilli par un silence de plomb à sa parution, en 1890.

C’est l’histoire, à la fin du second empire, d’un adolescent du Perche qui, pour la gloriole de son quincailler de père, acceptera son enfermement dans un collège de jésuites breton. là, il sera violé, brisé, avant de mourir à vingt ans, le crâne fracassé par un obus prussien, sans avoir rien su de la vie, tandis que son double, Bolorec, qui hurle sa haine de l’obscurantisme clérical, de la contre-révolution et de l’injustice immuable, finira, au mieux, sous la mitraille versaillaise assassinant la Commune…

Un noir roman d’une troublante actualité. la rencontre d’un artiste incandescent avec l’auteur, mort il y a cent ans, du Journal d’une femme de chambre.

Je ne parle pas la langue de mon père

Je ne parle pas la langue de mon père

de Leïla SEBBAR

Classiques Bleu autour (BLEU AUTOUR) | Paru le 01/09/2016 | 26,00 €

Je ne parle pas la langue de mon père et L’arabe comme un chant secret sont deux récits qui se répondent et donnent la clé de l’œuvre de Leïla Sebbar. Ils témoignent de son obstination d’écrivain face à cette question pour elle lancinante, depuis l’Algérie coloniale où elle est née d’un père algérien et d’une mère française, jusqu’à Paris où elle écrit son père dans la langue de sa mère : comment vivre séparée du roman familial de « l’étranger bien-aimé » qui, par son silence, l’a tenue à distance ? Cette question que l’exil exacerbe, peu l’ont explorée avec autant d’acuité que Leïla Sebbar dans ces récits devenus des classiques, ici réédités avec des textes d’écrivains et universitaires, des aquarelles de Sébastien Pignon et des images de sa mythologie affective.