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l'autre LIVRE

Poésie

Journal d'un départ

Journal d'un départ

de Jean-Michel AUBEVERT

SORTILEGES (LE COUDRIER) | Paru le 29/04/2024 | 22,00 €

« D'entre les créatures, l'humaine évolue entre deux chaises, entre l'immersion des sens et la représentation mentale. Comme le notait l'ethnologue Claude Lévi-Strauss, il ne suffit pas que l'aliment soit bon à manger; encore faut-il qu'il soit bon à penser. Ainsi louvoyons-nous entre le réel et le vrai, entre ce que nous vivons et ce que nous en concevons.

Ainsi en est-il de ces « Photographies de Bretagne » où se love le poème.»

La Bretagne, terre de légendes aux paysages inspirants, a captivé plus d’un poète en quête d’un ailleurs où les départs s’ouvriraient sur la merveille du rêve vivant. Les fées se manifestent à qui est à même de les apercevoir dans le mystère des forêts, dans le poudroiement de la lumière. Quelle peine alors, lorsque les activités humaines y font obstacle :

« Soudain, alors que je m'apprêtais à en revisiter la connaissance, devant l'entrée de la ligne barrée, enrochée, que j'empruntais par cœur et devant le vieux sentier détruit par un abattage furieux, je ne vis plus dans Brocéliande que Paimpont et amendes, qu'interdits de marcher sur la pelouse. Il me sembla que s'étaient évaporés les chemins de poussière où venait bourdonner la lumière à l'improviste des bruyères, que tout était tracé, borné, fléché, qu'en ces lieux où je buissonnais à l'aventure dans l'arrière-pensée des légendes, comme à l'horizon du rêve, la sauvagerie même s'était évanouie, le naturel, chassé. N'en demeurait qu'une lande insipide, aux mystères éventés, disciplinée à des parcours encadrés. D'un coup, il me sembla que cette Bretagne me sortait du cœur. »

Les photos qui illustrent ce recueil parlent de vallées noyées au profit d’un barrage hydroélectrique et de jaillissement d’écume, symbole d’un éternel recommencement.

C'est à ce Prix que nous mangeons du sucre

C'est à ce Prix que nous mangeons du sucre

de Carles DIAZ

hors série (ABORDO) | Paru le 22/04/2024 | 13,00 €

En considérant le sucre comme une métaphore du monde contemporain et en établissant une analogie entre son processus historique et l’évolution des praxis liées à l’art et à la communication, ce texte interroge les mécanismes culturels et repense le sens, la place et la nécessité d’une parole poétique dans le monde d’aujourd’hui.

Demeure mère

Demeure mère

de Sarah INTILI

Poésie (ROSA CANINA EDITIONS) | Paru le 19/04/2024 | 12,00 €

Sarah Intili chemine dans le récit de son retour en Demeure mère. Les mots sont chairs en résonance, le poème est mémoire corporelle du premier lieu, celui de l'éclosion et de la dissolution simultanées. La langue incarnée par l'autrice scrute la violence du refuge, appelle la promesse des retrouvailles, dit l'effroi d'être au monde. À rebours, cet écrit sonde nos sorts inapaisés.

« Je n’ai jamais oublié que je suis née, j'y suis encore, malgré elle, ma mère.

J’assiège son corps avec rage, et j’entends ses cris qui se transforment en monstres dévoreurs de chair, ils me déchiquètent lentement la nuit (...) »

Le rouge de Maram

Le rouge de Maram

de Frédérick GAMBIN

Poésie (ROSA CANINA EDITIONS) | Paru le 10/03/2024 | 18,00 €

Dans ce recueil, une couleur surgit de la célébration de la poétesse syrienne – pigments vifs et poussières des terres d'enfance perdues. Ce rouge, Le rouge de Maram, n'est pas un artifice mais un baume fraternel.

Les poèmes de Frédérick Gambin sont ce souffle d'humanité modulé jusqu'à l'embrasement de l'écriture en un foyer aussi vital que celui des origines.  

 

« je connais cette bouche

elle est celle de toutes les femmes qui crient 

cette bouche

elle embrasse l’horizon

 

quand on la voit rouge en attente de soleil 

c’est tout le temps qui transpire

en rosée d’attente

avant d’aller s’ouvrir au feu

 

– non point de ceux qui tuent – 

 

celui qui fait rougir les fleurs »

Pour violon seul

Pour violon seul

de Daniel DE BRUYCKER

le chat polaire (LE CHAT POLAIRE) | Paru le 09/03/2024 | 15,00 €

A l'angle des ancolies sauvages

A l'angle des ancolies sauvages

de Marie-Claire VERDURE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 01/03/2024 | 20,00 €

Des réalités ? Des évidences ? Quelques unes : un jardin, Venise, un amour précis et les mots. Mais le jardin peut croître à l’intérieur de qui l’aime, l’eau de Venise irriguer qui aime l’île, l’amour être un appel répété à un visage ou à l’absence d’un visage. Quant aux mots, ils seraient le lieu qui permettrait de resserrer le fatal fardeau d’être, ou de chercher à être.

Donc :

Et si le papier pour écrire

se révélait trop poreux pour

absorber l’ampleur dense

du vide de mes mots

de ma vie ? Il te faudrait

m’écrire des mots sans

jambages des mots de rien

suspendus comme mes lèvres

à ta bouche. Les amours folles

ont les hasards qu’elles méritent.

Toutes. Je ne veux plus en savoir

davantage. Les oiseaux non plus. Viens.

Les mots de Marie-Claire Verdure ne flattent rien ni personne. Il s’agit de mots heurtés, urgents, sans projet autre que de formuler le désir d’une respiration, pendant qu’il est encore temps.

Pendant que les mots se battent, appellent le jardin, Venise, l’amour, des oiseaux s’envolent ici et là, dessinent le plus parfait vide du ciel. Ils sont semblables aux poètes vrais : ils affrontent les vents les plus contraires, font signe, puis disparaissent.

Les poètes vrais ne réclament aucune justification.

Statues ombellifères

Statues ombellifères

de Patrick DEVAUX

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 01/03/2024 | 16,00 €

Il suffit parfois du silence des statues et de leur pérennité pour que leur poésie nous en apprenne beaucoup sur nous-mêmes ou la façon dont les autres les regardent. Leurs grandes, pures et fascinantes attitudes de marbre projettent sur notre Humanité leurs ombres parfois recherchées à la frontière de ce qu’il est possible de dire, d’écrire ou de se souvenir.

Empêchées d’étreindre ou obligées de voler sans tête, leur vivance sophrologique réelle ou supposée nous offre l’empathie de leurs ombres tandis que leur silence obligé nous rappelle nos manques. Les toucher rend nos âmes vivantes. La poésie, elle, leur donne la parole.

les statues

auraient

pu

parler

de

tout

mais

sont restées

muettes

jusqu’à

parfois

enfouir

lentement

leurs têtes

dans

l e sable

A la marge du ciel

A la marge du ciel

de Colmant PHILIPPE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 01/03/2024 | 20,00 €

Dans À LA MARGE DU CIEL, passé et présent se mêlent intimement sur la voie d’un futur à façonner. Poème après poème, la vie sourd, circule, porte, désarme parfois, blesse souvent… Mais l’espoir et le rêve, mais l’amitié et l’amour sont autant d’onguents sur les plaies, contusions et autres peines. Ces indispensables outils de survivance nous rendent même, de temps à autre, immortels par l’intensité des moments partagés et des souvenirs engendrés. Une lumière précieuse qui nous accompagnera le jour où nous refermerons la dernière porte derrière nous.

 

Filante silencieuse

À la marge du ciel,

Un train pourfend la nuit

De sa puissante étrave.

 

Vers quelle gare ultime ?

 

Pour quel vœu formulé ?

quelques miettes tombées du poème

quelques miettes tombées du poème

de Jean-Pierre BOULIC

Les Cahiers d'Illador (ÉDITIONS ILLADOR) | Paru le 01/03/2024 | 16,00 €

Jamais clandestins
les chemins humains
depuis bien longtemps
ne sont que persévérance         jusque l’infini     écrit là-bas

 

Élémentaires

Élémentaires

de Bernadette LECONTE

Poésie (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 28/02/2024 | 12,00 €

dans le ruisseau d’un feuillage 
plus murmurant 
que la conversation du vent 
vibrent les racines 
dans l’impatience 
de la lumière 


                              entre les lignes de l’écorce 
                              se trouve 
                              le secret de l’arbre 

 

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