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l'autre LIVRE

TINBAD

Pourquoi les éditions TINBAD ? 

On trouve cette assonance de Sinbad (le Marin) dans une suite de jeux de mots dans Ulysses de James Joyce, livre exemplaire de l’écrivain qui a poussé le plus loin les recherches en modernité formelle dans la Littérature. Oui, les avant-gardes sont défaites et défuntes, tout le monde a abandonné ce combat-là ; mais on peut encore en raconter l’histoire, sans se contenter pour autant de « mâcher les reliques du savoir » comme disait Laurence Sterne dans son Tristram Shandy. Nous nous sentons une cause commune avec les premiers Cahiers de l'Herne : la remise au goût du jour de la création littéraire la plus contemporaine ; aussi lancerons-nous une revue, irrégulière, qui sera un atelier pour les futures publications : Les Cahiers de Tinbad. Nous publierons aussi des essais très littéraires et personnels sur les ultimes œuvres s’inspirant de la dernière avant-garde littéraire, « Tel Quel ». Comme nous estimons que les deux décennies s’étalant entre 1910 et 1930 (Futurisme, Dadaïsme, Surréalisme, Proust, Joyce) constituent la période la plus féconde en modernismes de notre Histoire – et que c’est donc de là qu’il faut repartir –, nous ne nous interdirons pas de publier des œuvres inclassables qui seraient au croisement de la poésie et du roman moderne : un violent « je » autobiographique sera recommandé et même essentiel. Notre cap : la littérature contrainte et le « Carré noir » en Littérature. Une seule certitude : pas de romans-« chromo » ! Vieilles anecdotes...

Que Tinbad fût tailleur ne nous déplaît pas, car nous voyons, après Proust et Jean-Jacques Schuhl, « la couture comme métaphore du travail textuel : patrons, ciseaux, colle, machine à coudre ».

He rests. He has travelled.

With?

Sinbad the Sailor and Tinbad the Tailor and Jinbad the Jailor.

James Joyce, Ulysses, 1922.

Adresse : 127, BD Raspail

75006 Paris
Téléphone :0664976882
Site web :http://www.editionstinbad.com
Courriel :nous contacter
Diffusion :CEDIF
Distribution :Pollen
Représentant légal :Christelle Mercier
Forme juridique :SAS
Racine ISBN :978-2-9553035
Nombre de titre au catalogue :5
Tirage moyen :300
Spécialités :Littérature pure d'avant-garde
On ne badine pas avec

On ne badine pas avec

de Jules VIPALDO

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 08/02/2024 | 23,00 €

Ce nouvel opus de Jules Vipaldo relève d’une véritable gageure ; celle de mélanger, tout à la fois (souvent même au point de les confondre), des extraits d’un manuel d’arithmétique et d’un bréviaire. Le tout visant à créer un texte hybride et iconoclaste, tirant sur le ‘farcesque’ ; où il sera question, « entre autres réjouissances », d’une arithmétique particulièrement déjantée et arythmique ; de scènes religieuses entièrement revisitées ; et même, d'un petit précis d’Histoire de l’art, parodique à souhait !

On ne badine pas avec se présente, ainsi, comme une partition polyphonique et bouffonne où tout est écrit, sur et entre les lignes, et même à « l’intérieur » des mots ; où toutes les voix et tous les commentaires, ‘autorisés’, se superposent ; où tout se prononce et s’oralise, explicitement, et plus encore « sexplicitement », dans une poésie littérale et sonore on ne peut plus baroque et assumée, et qui n’hésite pas, en outre, et dans cette ‘OUTRANCE’ revendiquée, à user d’un lettrisme dévoyé/déglingué.

Le livre est illustré de 38 planches en couleurs de Jean-Marc Pontier

L'écriture exclusive

L'écriture exclusive

de Olivier RACHET

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 08/02/2024 | 17,00 €

Cet essai entend porter l’estocade aux partisans du point médian, de l’écriture dite inclusive et à tous les contempteurs du seul état d’urgence qui vaille : poétique ! Pour Spinoza, en son Éthique, « le mal » est « ce que nous savons certainement empêcher que nous ne jouissions d’un certain bien » ; l’écriture dite « inclusive » entravant la jouissance de la lecture d’un texte écrit en français, elle est donc nécessairement un mal.

Face au déferlement anarchique de points médians et à l’utilisation abusive d’une écriture inclusive qui se présente comme une contestation des règles orthographiques en usage, il était temps de rappeler quelques évidences linguistiques et grammaticales. L’essai d’Olivier Rachet, agrégé de lettres modernes, L’écriture exclusive, entend souligner le caractère arbitraire de tout système orthographique et fustiger l’idéal puriste d’une langue phonétique qui n’existe pas.

Avec humour et dérision, l’auteur montre les aberrations et les apories d’une orthographe, qui sous couvert d’en finir avec les dominations, a pour ambition de forger au forceps une langue plus juste, plus égalitaire : celle d’une idéologie transhumaniste qui progresse d’autant plus vite qu’elle avance masquée.

D’un ton volontiers pamphlétaire et carnavalesque, L’écriture exclusive se présente, non sans ironie, comme une Nouvelle défense et illustration de la langue française qui entend bien lutter contre le projet obscurantiste de rendre la littérature française illisible.

Promenade interdite

Promenade interdite

de Jean-Pierre BOBILLOT

Tinbad-fiction (TINBAD) | Paru le 23/11/2023 | 19,00 €

« En sept journées d’errance, de souvenirs à demi rêvés, rêves éveillés et fantasmes de chair et de sang, Aristide Schwarz apprend à reconnaître les figures cachées de son désir. Passé, présent, futur, ici et ailleurs se rencontrent en un puzzle psychique qui en mena plus d’un, et plus d’une, à sa perte. — Tissu mouvant de questions sans réponses, toujours différées, ne cessant de renvoyer les unes aux autres?; dédale inextricable où, finalement, se défont personnages et récit, au gré d’un narrateur décidément bien étrange, dont on peut se demander si le texte qu’il s’acharne — contre chien, vents, marées — à écrire, est celui même que nous avons, maintenant, sous les yeux, ou tout autre chose… » 

Incitant à plusieurs modes de lecture, tentative de suggestion poétique d’« un film mental » (se déroulant, censément, dans l’esprit du lecteur, des personnages, du seul protagoniste de l’histoire, ou de lui-même écrivant ?), Promenade interdite est aussi l’énoncé d’une balade dans un genre que s’était interdit jusques ici l’auteur : le roman, la fiction. Il y a bien des personnages, des lieux, un déroulement (7 « journées »), des dialogues, de la narration, de la description, etc. ; il y a bien une île (« Belle-épave »), mais on ne sait trop où, ni quand ; il y a bien un « il » (Aristide), mais on ne sait d’où venu, ni quand, ni pourquoi (le sait-il lui-même ?) ; une « Elle » (« la Sorcière »), qui semble être l’immémoriale meneuse d’un jeu dont personne ne connaît les règles ; d’autres « ils » sont non moins suspects… Que se passe-t-il vraiment ? C’est au lecteur de tirer les nombreux fils de la fiction, trame romanesque interloquante…

Florbelle

Florbelle

de Jacques CAUDA

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 05/10/2023 | 17,00 €

Florbelle est un autoportrait que Cauda a écrit dans les blancs du roman de Sade dont nous n’avons que les notes puisque le fils irrévérencieux, à la mort de son père, a brûlé l’ouvrage. 

Cauda, le peintre, a son atelier bâti sur une ancienne propriété de la famille Sade, revendue quand Donatien était enfant ! Pour le dire autrement : Florbelle lui était destiné. Restait à en noircir les pages.  Ce que Cauda a fait à double titre en dessinant une quinzaine d’encres qui illustrent son autoportrait en miroir du marquis ! 

Comme un fait exprès, il a écrit et dessiné Florbelle lors du confinement, ajoutant ainsi de l’enfermement à l’enfermement, faisant de son atelier un château (de Shilling) coupé du monde, protégé des regards autres, centré au milieu d’autour sur lui-même face à Sade.  La quête dure 19 journées auxquelles s’adjoint un épilogue.

En 2011 une exposition prit comme titre Florbelle (after Sade) ; on y précisait : « L’œuvre manquante devient prescription ! » Pour parler comme Godard, dans prescrire il y a écrire. Et pour écrire Sade il y fallait Cauda. « Entré au château de Silling à l’âge de 17 ans, je n’en suis jamais sorti. » C’est ainsi qu’il ouvre ses journées, par un enfermement, un lieu coupé du monde propice à toutes les transgressions. Une invitation au voyage intérieur où le corps tient lieu de donjon. Un corps qui figure, dans ce face à face Sade/Cauda, trait après trait, un habit de lumière envisagé comme un abîme de lumière. Autrement dit un autoportrait.

Facéties

Facéties

de Eric RONDEPIERRE

Tinbad-récit (TINBAD) | Paru le 24/08/2023 | 17,00 €

« J’ai affaire à des gens qui s’ennuient, et il faut que je les fasse rire. Or c’est le ridicule et la folie qui font rire, il faut donc que je sois ridicule et fou. » (Denis Diderot)

« La nature n'a créé les hommes que pour qu'ils s'amusent de tout sur la terre, c'est sa plus chère loi, ce sera toujours celle de mon cœur. »(Sade, Histoire de Juliette).

En deux parties d’inégale longueur, une fictionnelle (« Théorie de la grimace ») et une autobiographique (« Cirques divers »), Éric Rondepierre même une réflexion inédite et globale sur la notion de « facétie », ou grimace, qu’il définit ainsi : facétie : action improvisée consistant à introduire du flottement dans une manifestation publique organisée. En principe très variée, la facétie sera, de préférence, drôle, incongrue, disruptive comme une grimace. Celui qui s'ouvre à son attrayant désordre doit savoir se retirer à temps. Cette division en deux parties en fait une œuvre littéralement coupée en deux : dans cette béance se tient tout son prix – son mystère, car aussitôt franchie, la fiction vient à notre rencontre.

Hamlet Mother Fucker

Hamlet Mother Fucker

de Thomas A. RAVIER

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 24/08/2023 | 21,00 €

« L’Angleterre de 1564 ? La naissance de Shakespeare et l’épidémie de peste.

Ce n’est que le début d’un long duel. Un fou paré de moire et sa hache de mots perlés de noir défient le néant. La mort couche les acteurs, assoit son charnier, fige la scène, éteint le monde… Shakespeare n’en déchaîne pas moins le tourbillon magique du souffle et de la parole. Le rideau ne tombera jamais. 

Quatre siècles plus tard, une nouvelle “peste” ferme les théâtres ? Un nouvel Hamlet ouvre le feu ! Le Temps serait dans de faux gonds, le crime enfoui, Maman sur le trône, le rythme à la traîne ? Un dingue en parle à sa dague, un ambianceur de ténèbres prêt à faire sauter tout le Royaume pour les besoins de la comédie. 

Vous êtes priés de brûler vos téléphones portables.

Bon spectacle. »

TR

Le mythe transhumaniste

Le mythe transhumaniste

de Mehdi BELHAJ KACEM & marion DAPSANCE

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 23/05/2023 | 16,00 €

La question, très simple, que nous nous posons ici est la suivante : que reste-t-il d’humain dans nos sociétés covidistes ? En référence au classique philosophico-politique de Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy, Le mythe naziLe mythe transhumaniste entend sonder les présupposés métaphysiques de la “politique Covid” qui aura été menée pendant près de trois ans en Occident et ailleurs dans le monde. Or, ces présupposés renvoient tous sans exception à une idéologie bien précise, qui se tient à l’arrière-fond de toute la “psychose Covid” : le transhumaniste. Scientiste, hygiéniste, eugéniste et totalitaire, cette “pensée” des élites oligarchiques qui, derrière les gouvernements, les institutions et les grands médias, tirent les ficelles, est en effet encore pire que ce qu’aura été le délire hitlérien; et risque de faire courir l’humanité à sa perte, le plus littéralement du monde. Il est donc non seulement urgent, mais vital, d’en déconstruire les origines et les articulations conceptuelles essentielles?; ce que Marion Dapsance et Mehdi Belhaj Kacem s’astreignent à faire, avec une belle énergie et abnégation. 

 

Les Cahiers de Tinbad 14

Les Cahiers de Tinbad 14

de COLLECTIFD' AUTEUR

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 11/05/2023 | 17,00 €

Dans ce 14e numéro, nous avons pris acte qu’à la mort du cinéaste Jean-Luc Godard « on » a commencé à juger l’homme à l’aune de sa biographie et de ses nombreux engagements politiques, décidant alors de lui consacrer un dossier en repartant des œuvres, rien que les œuvres. Un hommage collectif lui est donc rendu. Le philosophe et écrivain Mehdi Belhaj Kacem consacre une longue étude à ce qu’il nomme, non sans humour et ironie, « Esthétique(s) du conspirationnisme » : le conspirationnisme est un humanisme ! Pierre Guglielmina nous donne une traduction inédite d’un triptyque de nouvelles rares de F. Scott Fitzgerald, The Crack-Up, parues en 1936 dans Esquire, sous le nouveau titre de La reprise perdue. Thomas A. Ravier nous donne à lire un extrait de son futur grand roman à paraître chez Tinbad, Hamlet Mother Fucker. Julien Bielka revient sur le dernier film, posthume, de Guy Debord. Quant à Ariane Bilheran, elle réfléchit à partir des œuvres de Dostoïevski et de Soljenitsyne au concept de transcendance dans la littérature. Enfin, Claude Minière nous livre un long poème épique sur l’idée de Révolution française.

 

 

Avec les participations de : Jacques Sicard, Mehdi Belhaj Kacem, Olivier Rachet, Guillaume Basquin, Claude Minière, Louis-Ferdinand Despreez, F. Scott Fitzgerald, Pierre Guglielmina, Thomas A. Ravier, Frank Aïdan, Julien Bielka, Jacques Cauda, Ariane Bilheran, Didier Ayres, Tristan Felix et Jean-Hugues Larché.

Testicul

Testicul

de Tristan FELIX

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 20/04/2023 | 15,00 €

Tel un sous-marin donnant contre une épave, une nouvelle interrogation heurte notre conscience rouillée?: ne serions-nous en train de raconter quelque chose?? Eh bien oui?! Un récit pétaradant, mené par une narratrice insaisissable car en roue libre, qui profite d’un graveleux scandale parental pour se gausser des parlers de l’entreprise, d’une littérature contemporaine en poupe, de la pornographie, des cités abandonnées, de la chevalerie, du conte, de la science-fiction gore… Testicul est une farce échevelée tout ce qu’il y a de plus sérieux, où l’on apprend que la preuve d’amour n’est autre que le sacrifice de soi aux prises avec un dragon en similicuir et une meute de larves, mais aussi que les gnous, les huîtres, les girafes, les grenouilles et les hippopotames peuvent nous sauver de la réalité. Pour vous aider à suivre ces parodies, douze gravelures et un espace détente.

L’écrivain Tristan Felix se moque ici à la fois de la littérature trash à tendance porno et de la culture woke et du néo-féminisme militant et, le plus souvent, niais ; toujours naïf.

En bleu adorable

En bleu adorable

de Pascal BOULANGER

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 20/04/2023 | 15,00 €

Il y a une parole insignifiante qui domine et terrorise et qui pense que l’on peut dire et écrire sans être confronté à l’histoire et au silence. Il y a une autre parole – que ces carnets veulent incarner – qui se confronte aux nouvelles tyrannies mais aussi aux épiphanies de la beauté. 

Comme dans les précédents carnets de Pascal Boulanger – Confiteor et Jusqu’à présent je suis en chemin (Éd. Tituli), ce Bleu adorable multiplie les incises de pensées et de sensations, à travers une traversée intime, des lectures, des détournements, des citations. Mais on ne lira pas de confessions, de ruminations, de désolations, car l’écriture qui dévoile renverse la malédiction en exultation. 

Cette écriture-là, exposée au monde, se définit en terme de contre-identification. Elle pense l’impensé social, les crimes organisés et encouragés, la rotation des stocks humains, elle trace les signes névrotiques de notre époque et fonde un contre-monde en bleu adorable.

Dans ces nouveaux Carnets, le poète Pascal Boulanger se transforme en mémorialiste : rien d’un journal intime, mais tout d’un journal extime, témoignage de notre grave crise métaphysique parfois appelée « Covid-19 ».

Caro Pasolini

Caro Pasolini

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 09/02/2023 | 22,00 €

Cyril Huot avait trop de passion en lui pour parler d’un écrivain de façon académique. Surtout lorsque son « étude » concernait un homme aussi multiple que Pasolini?: poète moderne, mais écrivant ses poèmes en frioulan?; cinéaste inventif établissant un pont entre antiquité et modernité?; essayiste engagé et polémiste?; romancier important, peintre de personnages marginaux de notre époque dont les visages, sautant les siècles, portaient, de film en film, l’image de l’amour et de l’éternelle violence de l’humanité. Oui, parler de Pasolini, pour Cyril Huot, c’était d’abord engager un dialogue épistolaire et familier avec lui, et l’embarquer dans cette écriture pulsionnelle, répétitive, rythmée qui, auparavant, lui avait déjà permis d’explorer l’œuvre de Katherine Mansfield, Roland Barthes ou Thomas Bernhard. Si le cinéaste Pasolini est bien connu, tout comme ses opinions politiques, le romancier en revanche, et particulièrement son ouvrage clef inachevé, Pétrole, ainsi que sa Divine Mimesis, le sont moins. D’où la place importante que Cyril Huot leur réserve dans cet ouvrage singulier.

Les mains d'Hannah

Les mains d'Hannah

de Perrine LE QUERREC

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 09/02/2023 | 19,00 €

Pour Perrine Le Querrec, l’œuvre de Hannah Höch est essentielle, et sa personnalité aussi ; pourtant rien n'existe en français sur elle (sauf un catalogue d'expo au MAM, contenant un entretien avec Suzanne Pagé, et, bien sûr, disséminés, des références dans des écrits et catalogues collectifs). Ce sont surtout les États-Unis qui reconnaissent son travail, dans toutes les études sur le photomontage. Pour le reste du monde elle est « la seule femme dada de Berlin » ; or elle est tellement plus que ça !

Comme toujours, Perrine Le Querrec a tenté de travailler la langue selon son sujet. Pour ce livre elle a opéré comme un collage, montant des tentatives de biographies d'Hannah Höch (outre que peu de documents existent en français, elle était elle-même d'une nature très discrète). À la poursuite d’Hannah Höch, l’auteure a échafaudé des écritures, les fondations d’un livre incertain. Hannah-Höch-photomonteuse, c’est une « écriture » qui oblige à se tapir comme dans une grotte, une écriture creusée dans la roche, les sous-sols, écriture qui transforme le plein en vide, l’obscurité en clarté, qui avoisine l’espace sacré des morts.

« À la poursuite de Hannah Höch j’échafaude des écritures, les fondations d’un livre incertain. Hannah une écriture qui oblige à se tapir comme dans une grotte, une écriture creusée dans la roche, les sous-sols, écriture qui transforme le plein en vide, l’obscurité en clarté, qui voisine l’espace sacré des morts. Hannah Höch une écriture des fondations, des promesses tenues. Hannah promesses tenues. » (P. L. Q.)

L'année 2.0

L'année 2.0

de Claude MINIÈRE

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 24/11/2022 | 15,00 €

"Durant l´année 2.0, j´ai étudié l´histoire de la Mésopotamie, j´ai médité le combat du 'zéro' et j´ai passé des heures dans le jardin public où les enfants s´étonnent des statues. Puis je suis revenu à la civilisation. J´ai pensé à Orphée. Les poèmes toujours reposent sur un appel bizarre de la question : Qu´est-ce que je fais là, qu´est-ce que nous faisons ? Suis-je dans un trou, sur un forum ? Au milieu ou sur le bord ?" C. M.

Nous comptons en années, bien sûr, avec leurs événements, collectifs ou personnels. Mais toujours en même temps vit un autre temps, une autre dimension, histoire, mythe, fable. Par le poème (l´écriture libre), Claude Minière s´attache à saisir les points de croisement. « Le poème touche au réel de manière inattendue. » Lignes et trous, chant et déchiffrage : la poésie a ceci de particulier qu´elle évite tout discours pour être franchise première.

Une diversion

Une diversion

de Olivier RACHET

Tinbad-récit (TINBAD) | Paru le 24/11/2022 | 15,00 €

Troisième livre d´Olivier Rachet publié aux éditions Tinbad, Une diversion est le récit affolé d´une retraite spirituelle, dans une abbaye cistercienne, qui tourne au cauchemar. Derrière ce fiasco, se construit pas à pas un oratorio rendant hommage aux grands textes évangéliques. Entre thriller métaphysique et un penchant avéré pour le burlesque, Une diversion pointe l´antagonisme entre le besoin de croire et le désir de savoir, peut-être irréconciliables. Un oratorio endiablé où la tentation criminelle flirte en permanence avec la jouissance esthétique, c´est-à-dire érotique.

A travers tout

A travers tout

de Mathias RICHARD

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 15/09/2022 | 30,00 €

Pendant presque six ans à Marseille (de 2014 à fin 2019), Mathias Richard a créé À travers tout, livre-somme testament qu'il définit comme son « grand œuvre en poésie ».

Une démarche totale, textuelle, vocale, performative, existentielle.

« J'essaie de fabriquer une drogue très spéciale qui utilise les mots comme conduit. »

À travers : toutes sortes d'épreuves, de situations, de sentiments, états, rencontres, sensations, pensées ; et toutes sortes de formes (explosion de formes, de procédés formels). À travers la vie et (presque) la mort. Ce sont les reliquats d'une existence, des textes arrachés à la difficulté de survivre, à l'expérience d'être un animal vivant, pensant, sentant. Les traces d'une traversée. En perpétuelle adaptation, transformation, réinvention. Chaosmose.

Ce livre fait tenir, coexister, plein de choses différentes ensemble. Une chose et son « contraire ».

On y trouve des syntextes et sursyntextes, des prenssées, des mots-pivots, de la Poetry Body Music, des équations de pensée (causecades), des textes de liste, des partitions, des french poems, des textes pour la performance, des incantations à crier, des confidences chuchotées, de la poésie sonore pour danser, et même des chansons ! Écriture pour l'œil et écriture pour l'oreille. Écriture mentale, écriture corporelle. Combinaisons.

Ces textes ont donné lieu à des performances, des publications, des vidéos et émissions de radios, dans une dizaine de pays. Ils sont de véritables adresses à l'autre, aux autres. On sent chez Mathias Richard le désir de s'adresser à chaque être humain.

L'Histoire splendide

L'Histoire splendide

de Guillaume BASQUIN

Chant (TINBAD) | Paru le 10/03/2022 | 23,00 €

L´Histoire splendide est le titre d´un projet de livre abandonné d´Arthur Rimbaud. Dans une lettre du 16 avril 1874 dans laquelle Rimbaud faisait part à un communard exilé à Londres de son projet d´entreprendre un ouvrage en livraisons, avec ce titre. Le plus grand poète français, qui passait ses journées à Londres à lire et écrire au British Museum, avait tenu à préciser que ce livre serait écrit en anglais et que ce serait enfin « la véritable Histoire, littéralement et dans tous les sens ». Je me suis donc tenu à ce strict programme?: raconter de façon la plus polyphonique possible les dessous réels de l´Histoire, sur plus de quarante siècles, jusqu´à l´accident global des communications instantanées que fut la crise du coronavirus, tout en mélangeant les langues de façon babélienne. L´Histoire splendide est aussi le récit d´une créature, le narrateur du livre, qui refuse à tout prix la Terreur sanitaire née de la crise du Covid-19, bientôt muée en Terreur politique tout court.

Polaroids

Polaroids

de Alain MARC

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 08/03/2022 | 19,00 €

Le “polaroïd” est d’abord un concept. Écrire très près. Très près de l’objectif, très près du sexe, en érection. Moment très bref, aussi bref que l’orgasme. Écrire l’orgasme, l’obscène, l’immontrable et l’indicible. Écrire la vision, instantanée. Écrire la sueur, aussi, qui perle sur la peau. Fuir le mental et ne montrer que le corps, que son obscénité.

Où le polaroïd, remplacera le cliché photographique (et pornographique).

Un “cycle du sperme”, un “cycle de la pisse” et un “cycle de la merde” – à l’image des trois éléments de la matière sexuelle, se sont dessinés au fur et à mesure de la venue de ces polaroïds. D’autres cycles pourraient également se dégager. Bien que réellement présents, il a été décidé de laisser en l’état le cours naturel des choses, et de ne pas opérer de regroupement par parties. Le lecteur pourra laisser courir son imagination, et décider si tel ou tel polaroïd appartient à tel ou tel cycle. C’est le lecteur/regardeur qui finit l’œuvre (après Marcel Duchamp).

L’ouvrage est accompagné d’œuvres érotiques en couleurs du peintre Jean-Marc André recadrées par l’auteur.

Tolstoi vivant

Tolstoi vivant

de André SUARES

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 07/10/2020 | 18,00 €

« Qui dira la mélancolie de Tolstoï, quand on le loue d´avoir écrit les plus beaux romans du monde?? » André Suarès, le premier, dès 1910, l´a fait dans ce livre, introuvable en librairie depuis 1938 et véritable tombeau pour Léon, où il qualifie le maître russe d´« Homère et de Luther du monde Slave ». Ce livre est à la fois un essai esthétique et une réflexion « morale » sur l´auteur russe le plus célèbre du monde. Avec une postface de Guillaume Basquin.

Les Cahiers de Tinbad n°9

Les Cahiers de Tinbad n°9

de COLLECTIFD' AUTEUR

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 24/03/2020 | 16,00 €

Dans ce numéro des Cahiers de Tinbad, on rend hommage à Léon Tolstoï, avec de bonnes feuilles de deux grandes études « classiques » sur lui, celles de Léon Chestov et d´André Suarès. S´ajoutent à ces « reprises » de textes introuvables depuis longtemps des textes inédits d´Olivier Rachet, Guillaume Basquin et Didier Fortuné. On y trouvera aussi une longue étude de Murielle Compère-Demarcy, poète et critique, sur l´Anthologie poétique de Pascal Boulanger, dont on republie également une conférence donnée autrefois à la Sorbonne sur les étroits rapports entre l´oeuvre de Marcelin Pleynet et celle de Rimbaud. Tristan Felix, poétesse, ridiculise l´écriture dite « inclusive », tandis qu´on offre aux lecteurs un ensemble de textes inédits de Mathieu Bénézet.

Melancholia

Melancholia

de Philippe THIREAU

Tinbad-fiction (TINBAD) | Paru le 11/02/2020 | 11,50 €

Deux jeunes gens sont confrontés à la guerre. Le soldat est fauché par une rafale dans un oued sec en Algérie dans l´ultime seconde de sa vie, il "parle" à sa fiancée restée en France. Celle-ci pressent un drame, elle écrit une lettre improbable à son amant : reproches et pleurs succèdent aux évocations du passé. À la sécheresse du bled algérien s´oppose la pluie dévastant le camping où réside la jeune femme en métropole. Elle devient eau dans toutes les eaux et ainsi "absorbe" son amant. La couleur violette de ses vêtements, d´un vêtement intime en particulier, symbolise sa solitude, ses rêves, sa melancholia. Deux versions (plus une) s´exposent pour un théâtre pluriel.

Suites chromatiques

Suites chromatiques

de Jacques SICARD

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 22/10/2018 | 16,00 €

Voici un ensemble de textes. Composé de 10 suites, appelées « Suites chromatiques », titre éponyme du recueil – en libre référence à l’échelle musicale du même nom. Chaque suite s’articule sur douze fragments (7 tons et 5 demi-tons).  Pour filer la métaphore, il y a l’effort pour créer une tension entre thème et improvisation. Le thème étant les films de cinéma et le cinématographe en tant qu’art et technique (écriture à partir des films, sans que ceux-ci ne soient qu’un prétexte)?; l’improvisation venant d’horizon aussi différents que la peinture, la danse, la littérature, la photographie, la poésie et, surtout, le jazz. L’idée étant de faire en sorte que le thème, cessant d’être la condition mélodique, harmonique, rythmique où toujours revenir, devienne un aspect changeant de l’improvisation libérée de toute tutelle. Atteindre au moment Free. C’était le vœu l’ai-je exaucé??

J. S.

 

Né sur les rives de La Mer au Milieu des Terres, Jacques Sicard a publié dans de nombreuses revues électroniques ou papier (Les Cahiers du Cinéma, La Lettre du Cinéma, La Barque, Verso, La Contre-Attaque, Hippocampe, Les Carnets d’Eucharis, Place de La Sorbonne, Les Cahiers de Tinbad, Rehauts, Le Nouveau Recueil, Les Cahiers Artaud, The Black Herald, etc.). Il a aussi publié six recueils entre cinéma et poésie?; Suites chromatiques est le septième.

Trame : anthologie 1991-2018

Trame : anthologie 1991-2018

de Pascal BOULANGER

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 22/10/2018 | 30,00 €

Les recueils de Pascal Boulanger se répondent, en un choral où chaque poème est une fractale contenant la totalité du chant du poète. Empruntant tous les visages, de l’amour, de la rébellion, de la bienveillance, de la lucidité, de la sérénité, de la beauté, ce qui se dégage de ses livres ne relève pas de la séduction. En deux mots?: ferveur et foi, soit le visage même du contre-moderne.

Gwen Garnier-Duguy

 

Né en 1957, Pascal Boulanger est poète et critique littéraire. Parmi ses derniers livres – recueils ou essais – : Faire la vie : entretien avec Jacques Henric (Corlevour), Au commencement des douleurs (Corlevour), Dans les fleurs du souci (éd. du Petit Flou), Confiteor : carnets (Librairie éditions Tituli), Guerre perdue (Passage d’encre) et Mourir ne me suffit pas (Corlevour).

Les Cahiers de Tinbad N°6

Les Cahiers de Tinbad N°6

de COLLECTIF

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 10/09/2018 | 15,00 €

En guise d'éditorial, ce simple portrait au crayon gras de Léon Bloy par Jacques Cauda, pour annoncer le mini-dossier qui lui est consacré dans ce numéro (3 textes sur lui, plus la réédition du "Cabanon de prométhée", qui fut la première étude sur le chef-d'oeuvre impérissable de Lautréamont, "Les Chants de Maldoror"), en plus d'un hommage à Claire Fourier qui nous paraît être l'une des toutes meilleures plumes féminines françaises de notre temps. 
On trouvera aussi dans ce numéro deux texets importants sur le cinéma : Michel Mesnil sur l'oeuvre de Bela Tarr, et Jean-Pierrre Bobillot sur "Out 1" de Jacques Rivette.

Mordre l'essentiel

Mordre l'essentiel

de Christophe ESNAULT

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 17/05/2018 | 26,00 €

« Je n’aurais pas voulu être un écrivain raté ordinaire. »

C. E.

Dans son portrait cinématographique, Portrait impudique d’un drogué amoureux (par Brice Vincent, 2015), on voit Christophe Esnault mesurer la somme de ses publications en revues et en volumes : plus d’un mètre. Voici « l’essentiel » de ses publications en revues entre 2004 et 2018, augmenté de nombreux inédits. Un livre résolument post-Dada !

Le livre est imprimé en couleur, et a nécessité un fort travail graphique.

Christophe Esnault est co-fondateur (avec Lionel Fondeville) du projet littéraire, musical et cinématographique Le Manque. Trente-cinq clips visibles sur le Net : Jouir dans la mélancolie, Nietzsche m’a tout piqué, Œdipe casserole, Je veux un enfant médiocre. Est un personnage (rôle) récurrent dans la série des haïklips. Une dizaine de livres parus, dont Aorte adoré (La Porte), Isabelle à m’en disloquer (Les doigts dans la prose) et Mythologie personnelle (Tinbad).

Le trille du diable

Le trille du diable

de Dominique PRESCHEZ

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 19/02/2018 | 18,00 €

Quel trille ? Quel diable ? Il suffit de voir. Il suffit d’écouter. Et des romans, oui. Au pluriel. Ceux de la vie, et ceux de la littérature – ou encore ceux de la musique. Dominique Preschez parcourt, reparcourt ses chemins. D’hier et de toujours. Et d’aujourd’hui. Et de demain.

La vie fait des cadeaux. Mais ne fait pas de quartier.

Alors, dans ce livre qui, d’une écriture qui s’étoile sans cesse, appelle, rappelle, fait signe, encore et toujours, il multiplie les plans et multiplie les écritures. Il fait d’un parcours de mémoire un parcours d’inventions. Danse du feu, et sacre du printemps. Du printemps perpétuel. Et du feu perpétuel. Incandescence. Cœur absolu.

 Jean Durançon

Le banquet de plafond

Le banquet de plafond

de Jules VIPALDO

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 19/02/2018 | 18,00 €

Le banquet de plafondest le nouveau livre de Jules Vipaldo, auteur et personnage papillon, évadé notoire et natatoire du ghetto poétique, et nageant depuis à contre-courant du gotha germanopralin ; et ce, bien qu’il ne soit jamais à court de pralines ni de formules ! En voilà d’ailleurs une (« Un projet de livre est un projet de vivre » !) plus sérieuse que d’habitude ; et l’on peut se demander, assez légitimement ma foi : Mais quel apiculteur l’a mouché Ou encore : Que lui est-il passé par le texte / la tête, cette fois ?

Aussi vrai que Jules semble faire ici feu de toute brindille comme de tout brin de fille ! Qu’il chevauche une phrase de plus en plus désinvolte et capricieuse, la lançant dare-dare au cul de son sujet, puisqu’il paraît qu’il en tient un, voire plusieurs ; 

               et on ne s’étonnera donc plus de le voir, non sans ruades ni embardées, tirer (sur) les rênes de son opus tel un « Roi Lire », dont il paraît, hélas, se réclamer ; car il n’est pas à une bêtise (à un délire ou une outrance) près.

 

Jules Vipaldo vit et travaille dans le Bas-Berry ; il lui arrive de séjourner dans le Finistère ou sur la Côte d’Azur, à laquelle il vient de consacrer un opuscule féroce et, fort heureusement, tellement peu diffusé qu’il ne devrait pas se voir frapper d’interdiction de territoire. Pauvre Baudelaire, son incontournable chef-d’œuvre, on ne peut plus belge et décapant, a été publié aux bien nommées éditions Les doigts dans la prose. Notons qu’il a reçu, en autres distinctions, le prix Marie-Chantal Nobel pour l’ensemble de son œuvre pourtant en grande partie inédite, ce qui constitue, de fait, une première dans la littérature mondiale du Bas-Berry.

Les Cahiers de Tinbad n°5

Les Cahiers de Tinbad n°5

de COLLECTIF

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 15/01/2018 | 15,00 €

Une fois n’est pas coutume, ce cinquième numéro des Cahiers de Tinbad comportera un dossier sur un Grand Mort auquel la patrie des lettres se doit de se montrer reconnaissante : James Joyce. Pour notre défense, nous dirons que le génial Irlandais est tout simplement l’un des plus grands écrivains de tous les temps, toutes langues confondues ; et qu’il est donc normal et nécessaire de réactualiser, de temps en temps, ce que chaque nouvelle génération d’écrivains a à en dire.

Jamais

Jamais

de Véronique BERGEN

Tinbad-récit (TINBAD) | Paru le 09/11/2017 | 16,00 €

« Je porte les crimes de ma famille sur mes épaules, c’est pourquoi je suis voûtée. Le prénom de mon père ? Il s’est envolé. Du J initial je suis à peu près sûre. Les mots s’enfuient de chez moi ou bien arrivent tout emmêlés. Quand on atteint mon âge, on s’allège du superflu. Les quatre à cinq dents qui me restent en ont marre de ma bouche. Parquées au même endroit depuis presque un siècle ça les déprime, alors elles se défenestrent. Normalement, les termes précis du style “défenestrent”, je les laisse à ma fille qui déteste l’à-peu près dans la vie. »

V. B.

Le monologue d'une femme âgée, Sarah, en proie à une débandade psychique. De nombreux reproches sont adressés à sa fille, qui n’est pas nommée. Une confession. Comme un combat de boxe lexical. Une histoire de langage.

Secret, le silence

Secret, le silence

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 08/11/2017 | 18,00 €

Il ne sera peut-être pas indifférent au lecteur de savoir que les lettres qui retracent les étapes douloureuses du chemin érotique parcouru par l’héroïne de ce roman s’inspirent, assez librement, il est vrai, des confessions intimes d’une jeune sainte, morte des souffrances tant physiques que mentales de l’amour à l’âge de vingt-cinq ans, dûment canonisée à ce titre par l’Église catholique. On ne saurait s’empêcher de noter, en effet, que la religion de l’amour manifestée par un culte violent, immodéré, déraisonnable, de la passion, qu’elle soit jugée d’ordre sacré, hautement spirituel, ou d’ordre bassement charnel, honteuse, immorale, scandaleuse, résulte depuis toujours d’un même désir profond de fusion totale avec l’objet de cette passion par les voies mêlées, ardemment et désespérément idéalisées, de la souffrance et de l’amour.

C.H.

Cyril Huot, déjà auteur de Le spectre de Thomas Bernhard et de Le rire triomphant des perdants chez le même éditeur, ainsi que d’un récit autour de Katherine Mansfield, Lettre à ce monde qui jamais ne répond, aux éditions de La Nuit, a notamment été acteur et metteur en scène de théâtre, réalisateur et critique de cinéma.

Deux

Deux

de Philippe JAFFEUX

Tinbad-théâtre (TINBAD) | Paru le 12/06/2017 | 21,00 €

Deux se limite à un dialogue entre deux personnages. L’intrigue consiste en l’évocation d’une troisième figure (IL) qui est toujours absente. Deux ne s’inscrit dans aucune unité de temps ni d’action. Deux est composé de 1222 répliques qui peuvent être supprimées à l’envi et peuvent aussi être disposées dans n’importe quel ordre. Les rôles des deux personnages, N° 1 et N° 2, sont tenus chacun par 13 acteurs qui se partagent les répliques. Les 26 acteurs ou actrices entrent et sortent de la scène par tous les côtés ainsi que du sol, du plafond et de la salle. L’interprétation de Deux s’appuie uniquement sur des performances locutoires et physiques. Le texte devient un prétexte à une interprétation qui se réfère au cirque, à l’exploit sportif, à la danse.

 

Philippe Jaffeux publie ses premiers livres de poésie expérimentale chez L’Atelier de l’agneau éditeur (O L’AN /, Courants blancs et Autres courants), son chef-d’œuvre chez Passage d’encres, Alphabet. Deux est son premier texte de théâtre (expérimental).

Fantasia

Fantasia

de Anton LJUVJINE

Chant (TINBAD) | Paru le 10/06/2017 | 16,00 €

La mort n’est rien. L’Esprit seul triomphe. Ce livre est la contribution de croisade d’un postulant poète que l’attente d’un soulèvement a déjà tué. À force de me chercher au fond de tous les trous noirs, j’ai transformé l’ombre elle-même en flambeau des dernières espérances.

A. L.

Avec une postface de Guillaume Basquin : 

« Les mots de ce manuscrit nous ont littéralement sauté à la figure?: c’est une fantaisie chromatique. Tous les commentaires bavards et verbeux sur les attentats de Paris du 13-Novembre 2015 seront rendus illisibles par cette matrice hautement littéraire — le chant d’une révolte métaphysique — celle de l’Esthétique. »

Ruines

Ruines

de Perrine LE QUERREC

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 02/04/2017 | 12,00 €

Extrait de la postface de Manuel Anceau : « Perrine Le Querrec écrit avec les ongles longs de qui laisse pousser au bout de ses doigts cet accent de vérité qu’on voudrait parfois limer, ne pas entendre, mais qu’intraitable, notre écrivain fait si souvent crisser sur ce qui est moins une marge qu’un mur?; et il y a dans sa mise en page, si particulière, un rappel brutal, se faisant au final absolument bouleversant (on ne peut qu’y arriver à ce moment fatal, et on ne peut que ne jamais l’atteindre) de ce qu’est, au sens propre, un saut à la ligne. »

Conte à rebours

Conte à rebours

de Marc PIERRET

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 02/04/2017 | 15,00 €

Marc Pierret a publié une douzaine de livres, dont cinq romans qui lui ont fait une réputation d’écrivain résolument mineur.   Dans Conte à rebours, l’autofiction promotionnelle prisée par les économistes d’une littérature d’ambiance, s’y trouve contredite. L’auteur n’est pas arc-bouté au Bien et aux indignations de bon aloi que l’idéalisme, toujours stipendié, gratifie de ses faveurs. Il révèle avec bravoure l’envers de ses narrations. Un humour réfractaire à la caricature et à la dérision soutient le démontage de ses affabulations?; il sape la religion médiatique du roman pour tous et fait apparaître la véracité d’un roman qui s’adresse à chacun.   Avec une postface de Guillaume Basquin.

Observatoire des extrémités du vivant

Observatoire des extrémités du vivant

de Tristan FELIX

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 25/02/2017 | 20,00 €

Avec ce livre, Tristan Felix, dont nous connaissions le génie des métamorphoses et l’art transformiste au double sens darwinien et burlesque, nous livre une manière de manifeste illustré de la transgression.

Dans un incendie, entre l’Histoire des animaux d’Aristote et un chat, elle sauverait assurément le chat.

Mais il s’agit du feu des mots dans l’état second d’une traversée des règnes.

Hubert Haddad

Poète polyphrène et polymorphe, Tristan Felix décline la poésie sur tous les fronts, au sein de L’Usine à Muses. Elle publie en vers comme en prose et, jusqu’en 2016, a dirigé avec Philippe Blondeau La Passe. Elle est aussi dessinatrice, photographe, marionnettiste (Le Petit Théâtre des Pendus), conteuse en langues imaginaires et clown trash (Gove de Crustace). Dans les courts-métrages de son complice nicAmy, elle incarne d’étranges créatures poétiques et farcesques.

 

Comilédie

Comilédie

de Jacques CAUDA

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 25/02/2017 | 20,00 €

« Je ne suis pas votre homme. Vous êtes beaucoup trop génial pour moi. Vraiment. Voyez Sollers, je vous l’ai dit cent fois?! Sollers aussi est génial. C’est lui votre interlocuteur. Je vous l’assure. » C’est par ces mots que Gérard Bourgadier refusa ce manuscrit pour L’Arpenteur en 1995. Sollers ne le publia pas non plus… Plus de 20 ans après, voici enfin publié ce roman que l’auteur présente comme son chef-d’œuvre, en tout cas une œuvre propre à le faire rentrer dans la catégorie somme toute assez restreinte des « fous littéraires ».

Voici un extrait de la lettre de présentation de l’auteur aux éditions Tinbad en 2015?: « Excentrique, étrange, irréel. […] structuré comme un solo d’Albert Ayler ou Ornette Coleman ou Pharoah Sanders. Jazz. Il est écrit sur les harmoniques. Vertical, pointé vers le soleil, à la manière d’un nouage indéfini du langage sur lui-même tournant dans une structure en spirale. […] L’intrigue (le squelette) y est simple?: deux jumeaux fœtus dans le ventre de leur mère décident de ne pas sortir par la voie naturelle mais par l’oreille de la parturiente (Rabelais, n’est-ce pas…) Avant leur ascension, ils cousent (nous y voici), ils cousent son vagin, crimen amoris (aidés par le lecteur). Ensuite, ils causent. Ils causent littérature, philosophie, théologie… Comilédie s’inscrit dans la ligne tracée par Raymond Roussel, Artaud, Joyce (cher Tinbad le Tailleur), Jarry, Queneau, ou encore Dubuffet, agitateurs de folies littéraires. Il est à lire comme l’urinoir de Duchamp se regardait: comme une entreprise de démolition de la littérature, un éloge du mauvais goût. »

Jacques Cauda, peintre, écrivain, poète, photographe et documentariste est à l’origine du mouvement surfiguratif. Comilédie, commencé à la fin des années 80, est son 13e livre.

Les Cahiers de Tinbad N 03

Les Cahiers de Tinbad N 03

de COLLECTIF

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 01/01/2017 | 15,00 €

He rests. He has travelled.

With?

Sinbad the Sailor and Tinbad the Tailor and Jinbad the Jailor and Whinbad the Wailer and Ninbad the Nailer...

James Joyce

Le rire triomphant des perdants : (Journal de guerre)

Le rire triomphant des perdants : (Journal de guerre)

de Cyril HUOT

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 02/11/2016 | 21,00 €

S’il faut coûte que coûte ranger ce texte dans un genre littéraire préexistant, (et il paraît qu’il le faut), nous dirons qu’il s’agit ici de Critique littéraire, mais sous réserve d’en inverser les termes. Nous parlerons plutôt de Littérature critique. Et Littérature critique de quoi?? Critique de la bêtise propre au gros animal d’aujourd’hui, au sens même où l’entendait Platon en son temps. La littérature, en effet, a toujours eu pour vocation première de combattre la souveraine bêtise de la bête sociale, l’oppression qu’elle exerce, sa tyrannie sans cesse croissante, de la dénoncer hautement, sans relâche, quotidiennement. Quand le journal de bord de quiconque s’en remet à la littérature pour tenter de survivre à l’omnipotence de la bête sociale, à la barbarie généralisée qui en est l’expression flagrante et qui est bien loin de se limiter à celle que l’on désigne ordinairement sous ce mot, ne saurait nécessairement être qu’un journal de guerre. Pour mener cette guerre, pour soutenir ce siège, l’auteur fait appel aux voix des plus grands de ceux qui par le passé ont eu à mener cette même guerre, à soutenir ce même siège, auxquelles il ne craint pas de mêler la sienne, aussi faible et dérisoire soit-elle?; mais encore, face à une société pathétique qui n’a plus pour valeurs que celles de l’arrivisme et du consumérisme, et pour idéal que celui d’une ploutocratie, fait-il en premier lieu appel à ce rire insolent, paradoxalement triomphant, des perdants, des vaincus, des laissés pour compte du système et des exclus de toujours. 

Mythologie personnelle

Mythologie personnelle

de Christophe ESNAULT

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 02/11/2016 | 13,50 €

Choisir quatre des cinq questions posées à des écrivains par André Breton, parfois avec Paul Éluard, dans une série d’enquêtes surréalistes publiées dans trois revues?: Littérature (1919), La Révolution surréaliste (1925) et Minotaure (1933). Répondre, en incluant quarante huit textes visuels. Ce livre est un hommage à la dramaturge anglaise Sarah Kane et à son sublime 4.48 Psychose (L’Arche, 2001).

Lettres à l'inconnu(e)

Lettres à l'inconnu(e)

de Bernard SARRUT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 01/06/2016 | 14,00 €

J’essaye d’écrire le plus convenablement possible. Dès les premiers mots vous n’avez pu vous détacher de moi. Je le sais. Vous êtes en train de me lire jusqu’au bout et c’est ma seule force.

J’ai un vocabulaire très limité (vous avez dû le remarquer mais cela ne veut pas dire non recherché). Tout simplement je manipule un ensemble restreint de mots. Et je suis à l’aise avec eux, il n’y a rien à changer. J’ai dû de temps en temps vous ennuyer. Et vous n’avez pas cessé de lire. Personne ne vous y obligeait. Personne d’autre que moi.

 

Ah au fait, sans moi vous n’êtes rien.

Les Cahiers de Tinbad N 02

Les Cahiers de Tinbad N 02

de COLLECTIF

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 01/06/2016 | 15,00 €

He rests. He has travelled.

 

With?

 

Sinbad the Sailor and Tinbad the Tailor and Jinbad the Jailor and Whinbad the Whaler and Ninbad the Nailer and Finbad the Failer and Binbad the Bailer and Pinbad the Pailer and Minbad the Mailer and Hinbad the Hailer and Rinbad the Railer and Dinbad the Kailer and Vinbad the Quailer and Linbad the Yailer and Xinbad the Phthailer.

 

James Joyce

Le spectre de Thomas Bernhard

Le spectre de Thomas Bernhard

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 27/01/2016 | 20,00 €

Cette nuit le spectre de T.B. est venu me visiter, et il m’a dit, il y a toujours eu un total malentendu entre le monde et l’artiste, quand chaque coup mortel que veut porter l’artiste au monde est un coup mortel que l’artiste se porte à lui-même, chaque fois que l’artiste cherche à blesser à mort le monde, c’est lui-même qu’il blesse à mort, chaque fois qu’il veut planter la lame acérée, vengeresse, de son esprit dans la poitrine du monde, c’est dans sa propre poitrine qu’il la plante, chaque fois que l’artiste veut se venger du monde c’est sur lui-même qu’il se venge, le monde n’a jamais compris que chaque ligne que j’ai écrite contre lui était une ligne écrite contre moi-même, chaque mot écrit pour le tourner en dérision, était un mot écrit pour me tourner moi-même en dérision, chaque mot écrit pour le fustiger et le ridiculiser, était un mot écrit pour me fustiger et me ridiculiser moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris contre le monde, je n’ai jamais entrepris que de me blesser à mort moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris pour peindre le monde, je n’ai jamais d’abord peint que moi-même, le monde n’a jamais compris que je n’ai jamais fait que des autoportraits les uns après les autres, chacun de mes livres est un autoportrait, chacune de mes pièces est un autoportrait, dans chacun de mes livres comme dans chacune de mes pièces, je me mets moi-même en jeu, l’artiste ne saurait blesser à mort le monde sans se mettre lui-même en jeu et sans y laisser sa peau, le monde ne comprend pas que l’artiste qui veut sa peau n’a d’autre choix que d’y risquer toujours follement, délibérément, sa propre peau, se blesser soi-même à mort dans ce combat mortel perdu d’avance avec le monde, voilà ce que veut l’artiste, voilà ce que j’ai voulu…
 

Livre de papier

Livre de papier

de Guillaume BASQUIN

Chant (TINBAD) | Paru le 20/01/2016 | 21,50 €

À l’heure de la plus grande folie technologique, un narrateur lit, regarde des œuvres d’art, visionne des films avant disparition, écoute des musiques, se déplace très vite dans le temps et dans l’espace réel. Il nous livre ses pensées, résultat de ses voyages. Puisque les hommes marchent presque toujours dans les voies frayées par d’autres, et procèdent dans leurs actes par imitation, un jeune écrivain prudent doit toujours commencer par des voies frayées par de grands auteurs, et imiter ceux qui ont été excellents, afin que, si son talent n’y parvient pas, il en garde au moins quelque odeur : « Nos styles sont désormais des réminiscences. » Tout est représenté en grand style, mais sans quitter le réel authentique. Rien d’inventé ou bien d’imaginaire, de refait afin de vous mieux plaire. Ce que je vous montre est partout à l’œuvre : le drame de l’imprimé qui a vécu !
 

Les cahiers de Tinbad : N° 1

Les cahiers de Tinbad : N° 1

de COLLECTIF

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 15/01/2016 | 14,00 €

He rests. He has travelled.

 

With?

 

Sinbad the Sailor and Tinbad the Tailor and Jinbad the Jailor and Whinbad the Whaler and Ninbad the Nailer and Finbad the Failer and Binbad the Bailer and Pinbad the Pailer and Minbad the Mailer and Hinbad the Hailer and Rinbad the Railer and Dinbad the Kailer and Vinbad the Quailer and Linbad the Yailer and Xinbad the Phthailer.

 

James Joyce

Carrousels

Carrousels

de Jacques HENRIC

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 08/10/2015 | 18,50 €

L’Italie. Le matin. La couleur rose des pierres et du ciel. Le bruit d’ailes des pigeons. Après une nuit d’un intense vacarme intérieur. Vous émergez d’un état de fatigue tenace et ancienne. Harassé et pourtant doué étrangement d’une énergie neuve. Carrousels s’ouvre sur ce réveil-là, sur cette manière de naissance-là. Un de ces moments de lucidité aiguë qu’on connaît après dépression ou usage abusif de toxiques, au cours duquel l’histoire du monde et votre histoire singulière vous apparaissent soudain dans un fantastique télescopage de formes, couleurs, de sons et de mots. Aux souvenirs personnels, aux images de votre débâcle intime se mêlent visages et événements de l’histoire ancienne ou contemporaine.
Le roman – à la fois autobiographie, essai, carnet de voyage, poème, récit historique, journal intime… – est construit autour de trois axes : trois voyages, effectués à un court intervalle l’un de l’autre, en Grèce, à Jérusalem, en Italie. Par le lien qu’il établit entre la chute d’un seul (il y a une référence insistante à la fresque peinte par Masaccio, Adam et Ève chassés du Paradis terrestre) et la dégringolade de tous, il constitue une invite à suivre le fil d’une vérité – d’une cruauté – qui court d’une catastrophe à la suivante.
Aux couleurs des pierres et du ciel italiens, ajoutons un autre rose : celui des braises sur lesquelles nous marchons et qui nous donnent parfois, comme le suggérait Sade, ce bizarre air de danser.

J.H.

Le chef-d’œuvre de Jacques Henric, initialement publié en 1980 dans la collection d’avant-garde littéraire « Tel Quel » que dirigeait Philippe Sollers au Seuil. Indisponible depuis trop longtemps, il est ici reproduit quasi à l’identique.

Jacques Henric, entre image et texte

Jacques Henric, entre image et texte

de Guillaume BASQUIN

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 08/10/2015 | 18,50 €

Jacques Henric publie son premier livre, Archées, en 1969 dans la collection d’avant-garde littéraire fondée par Philippe Sollers, « Tel Quel », au Seuil. À la fois romancier, essayiste et critique, il a publié vingt-sept livres inclassables à ce jour. Il participe, avec sa femme Catherine Millet, à la fondation de la revue Artpress, dont il est le directeur littéraire depuis plus de quarante ans. Cet essai, qui est le premier à lui être consacré, interroge plus particulièrement l’un des grands thèmes de sa pensée : que peuvent les images ? Au début était-il le Verbe ou l’image ? Pourquoi tant d’iconoclasmes à travers les âges ? De quoi cela est-il le symptôme ? Doit-on adorer les images ou les haïr ? Personne, en France, n’a autant ni mieux creusé ces questions qu’on pourrait presque qualifier de théologiques. Deux chapitres de son essai Le Roman et le sacré, « L’image entraîneuse » – « Le texte vaurien », commençaient de répondre à ces interrogations. Ce livre, ouvert (il en appelle d’autres), approfondit ces questionnements, cette inquiétude, à partir d’une lecture verticale de cette œuvre protéiforme.

Phases

Phases

de Gilbert BOURSON

Chant (TINBAD) | Paru le | 13,00 €

Ce texte fulgurant, viol de tous les instants connus, vus, passés, à venir est construit dans le lit du Scamandre, dieu-fleuve, métaphore, ce peut-il, de la couche d´Hélène de Troie qu´Achille aurait saillie ? « J´ai toujours été frappé par la charge érotique de l´Iliade. La bataille des mots entraîne souvent celle des images de nos joutes amoureuses. Le couple traverse cette guerre des sexes dont on nous parle souvent et que l´écriture met à jour. Elle ouvre le champ où les corps se rencontrent nus dans la scansion, dans le rythme du désir, s´infligeant la blessure de l´attente que vienne à son terme la petite mort. Mêlant les trois temps de la mythologie grecque (Aiôn, Chronos et Kairos), la joute érotique s´arme chair à chair, se fonçant dans la baie l´une l´autre, l´arme étant en même temps l´arme et le bouclier, le Kairos touffu et le sexe d´Aphrodite » (Gilbert Bourson).

Un coup de dés

Un coup de dés

de Claude MINIÈRE

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le | 11,50 €

Blaise Pascal (1623-1662) a-t-il écrit un Coup de Dés ? C´est un mathématicien génial qui devient poète. Il écrit nuit et jour sur la Bible, sur les jeux, sur la mort, sur la perte et le gain. Il a un grand rire, il est hanté par le hasard. Nous sommes avec lui bien loin des produits littéraires désormais calibrés, standardisés. Le Pascal de l´Apologie est un grand écrivain. Inutilisable, donc ; mais d´un style qui annonce le célèbre poème de Mallarmé. Blaise Pascal pourrait être un Saint encore plus grand qu´Augustin. Il a inventé la machine à calculer, les transports collectifs, et un coup de dés.