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l'autre LIVRE

"Je m'appelais Bui"

("Je m'appelais Bui", 2019)

de Giovanni-Michel DEL FRANCO

Le 5 octobre 1976, une femme d’environ quarante-huit ans s’éteint prématurément dans un hameau de la petite ville d’Umbertide (Ombrie), en Italie.

Elle a vu le jour à des milliers de kilomètres de là, dans un recoin quasiment inaccessible de la Sierra Madre mexicaine. C’est une Apache, née libre dans l’ultime refuge des survivants de son peuple. Loin des réserves nord-américaines, ils mènent, jusqu’à la fin des années 1930, une existence précaire, à l’écart des villages alentour, suivant un mode de vie périlleux mais qu’ils tiennent à préserver.

Bui, de son nom apache, y naît vers 1928. Elle perd son père et sa mère très jeune, puis sa grand-mère dans l’assaut de leur campement. Elle est, dans les jours suivants, recueillie et adoptée par un couple américain, les Harris. Ils la baptisent Carmela.

Cette enfant de la Sierra Madre se trouve alors projetée dans un monde étranger : elle suit ses parents adoptifs en Californie, avant d’aller habiter en Italie chez leur fille.

Cet ouvrage retrace l’étonnant destin de Bui – Carmela, « una storia affascinante » (une histoire fascinante) selon les mots d’un journaliste italien.

 

Sommaire

 

 

Table

 

 

Introduction                                                              p.5

I – La quête                                                               p. 11

II – Nedni                                                                  p. 23

III – Enfants captifs                                                  p. 33

IV – Bui                                                                     p. 45

V – Nana                                                                   p. 57

VI – Bui – Carmela                                                   p. 73

VII –Carmela Harris                                                 p. 85

VIII – De la Californie à l’Ombrie                            p. 97

IX – Umbertide 1                                                      p. 113

X – Umbertide 2                                                        p. 123

Conclusion : « affascinante »                                      p. 133

Annexe 1 : chronologie                                              p. 137

Annexe 2 : index des personnes citées                     p. 139

Bibliographie                                                             p. 143

 

Bonus

En avril 1932, loin des soubresauts ébranlant la vieille Europe, une fillette d’environ quatre ans est capturée dans la Sierra Madre mexicaine. Elle est apache, et sa grand-mère vient d’être abattue sous ses yeux, comme au temps des guerres amérindiennes du XIXème siècle.

Ayant ensuite grandi aux États-Unis, elle est morte en Italie, pays d’origine du père de l’auteur. Cette étrange coïncidence l’a mené dans une longue quête sur les traces du destin de la dernière Apache libre.

 

Jusqu’à la fin des années 1930, un demi-siècle après la reddition du célèbre Géronimo, des groupes d’Apaches s’accrochent aux contreforts escarpés des montagnes du nord-ouest mexicain. Ce sont des Nedni, la bande la plus méridionale de leur peuple. Et la Sierra Madre est leur territoire natal. Ils tentent d’y survivre, suivant leurs coutumes ancestrales. Mais les Mexicains ont décidé leur perte. De nombreuses expéditions sillonnent leur territoire : les miliciens tuent les adultes et emportent quelques enfants. Depuis des décennies, les captures et adoptions d’enfants, de part et d’autre, ont jalonné les guerres apaches. Certains ont pu échapper à l’oubli.

Bui, Œil-de-Chouette en langue apache, est l’une d’entre eux. Son ravisseur est contremaître dans un ranch tenu par des Euro-américains. Il leur ramène la fillette. Le couple Harris, Jack et Dixie, est sans enfant. Ils décident d’adopter la petite Apache, et la rebaptisent Carmela. Peu après, Dixie tombe enceinte. La famille déménage alors pour aller s’établir dans la localité de Tujunga, près de Los Angeles, Californie.

En 1938, un explorateur norvégien, Helge Ingstad, revient d’un périple dans la Sierra Madre, où il a vainement cherché à entrer en contact avec les Nedni. Il rencontre Bui – Carmela. Il réalise la seule interview que nous ayons d’elle. Elle évoque ses quatre premières années d’existence, dans un univers aux antipodes de sa nouvelle vie californienne. Helge Ingstad tourne également quelques images pour un film. Ce sont les seuls documents tangibles qui nous soient parvenus.

La suite de l’existence de Bui – Carmela est mystérieuse. Elle poursuit ses études au fameux Glendale Community College. Sa sœur adoptive, Ann, affirme qu’elle obtint le diplôme d’infirmière, mais aucune trace ne nous en est resté. Puis, elle passe vingt-quatre ans auprès de Dixie, sa mère adoptive, dont elle ne se sépara pas. Vingt-quatre années floues sur lesquelles nous n’avons que très peu d’informations.

 

À la fin des années soixante, Ann est allée résider en Italie, avec son mari, artiste peintre. En 1972, Bui - Carmela s’y rend pour la première fois, avec Dixie. Toutes deux s’y installeront définitivement en 1974, et Bui – Carmela y mourra en 1976.

En avril et octobre 2018, l’auteur s’est rendu sur les lieux où elle passa ses derniers mois, s’est recueilli sur la tombe de cette femme née sur un autre continent, et venue terminer sa vie en Ombrie. Il a tenté d’y retrouver les témoignages de personnes ayant croisé le chemin de cette femme fascinante.

Fiche technique

Prix éditeur : 17,00 €


Collection : collection amérindienne (Le Chant des Hommes)

Éditeur : LE CHANT DES HOMMES

EAN : 9782490905003

ISBN : 978-2-490905-00-3

Parution :

Façonnage : broché

Poids : 245g

Pagination : 162 pages