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l'autre LIVRE

Pragmatismes

Aux bords de l'irréversible. Sociologie pragmatique des transformations

Aux bords de l'irréversible. Sociologie pragmatique des transformations

de Francis CHATEAURAYNAUD, Josquin DEBAZ

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 30/06/2017 | 35,00 €

Du changement climatique au terrorisme, la carte des risques a subi, en quelques décennies, une série de reconfigurations majeures, et l’on ne compte plus les discours qui alertent contre des menaces globales. En suivant les dynamiques à l’oeuvre dans les dossiers sanitaires, environnementaux et technologiques, cet ouvrage esquisse un modèle de transformation qui rompt avec le catastrophisme au profit de trois dimensions fondamentales de l’action et du jugement : la portée critique des modèles d’évaluation et de régulation ; la fabrique des scénarios et des visions du futur ; la créativité des milieux en interactions.
En explorant de multiples figures de l’irréversibilité, les auteurs montrent comment des bifurcations ou des alternatives germent au coeur de processus critiques dont la destination n’est jamais totalement déterminée par avance. Des espaces de possibles ou des ouvertures d’avenir prennent corps dans la manière dont s’élaborent, en contexte, les prises individuelles et collectives sur le monde. Avec un regard à la fois pragmatique et critique, les auteurs réinterrogent les stratégies de résistance ou de déplacement face à des formes de gouvernement dont l’hégémonie est fortement contestée.
En restituant l’histoire mouvementée de grandes alertes et controverses, comme la pollution de l’air, le nucléaire, les OGM ou les nanotechnologies, l’ouvrage opère un retour réflexif sur les sociologies contemporaines, ici réévaluées à l’aune du pragmatisme. Une des questions concerne les jeux d’échelles permettant de saisir, dans leur complexité, des processus critiques apparemment interminables. Comment articuler l’analyse des dispositifs publics et la description des activités pratiques, où se jouent la production et l’ancrage des savoirs et des valeurs ?

La biodiversité entre science et politique. La formation d'une institution internationale

La biodiversité entre science et politique. La formation d'une institution internationale

de Florian CHARVOLIN, Guillaume OLLIVIER

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 01/04/2017 | 29,00 €

La création d’une institution internationale est un fait rare. En 2012, l’IPBES, la Plateforme Intergouvernementale Science/Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques, voit officiellement le jour. Cet événement prolonge la mise à l’agenda politique et scientifique de la Biodiversité amorcée dans les années 1980 et marquée par la signature, en 1992, de la Convention sur la Diversité Biologique ou
encore la publication du Millennium Ecosystem Assessment en 2005. L’IPBES, discutée dès 2005, marque la volonté de combler un fossé entre science et politique estimé être à l’origine de l’échec de la gouvernance internationale face à la menace d’une 6e extinction des espèces.
Ce livre étudie la période de formation de l’IPBES (2005-2012) caractérisée par une incertitude radicale sur ses contours et son existence même. Associant ethnographie, sociologie des pratiques documentaires et socio-informatique, les auteurs adoptent un regard pragmatiste orienté vers les modalités d’existence, sur de multiples scènes, de cette institution alors en devenir. L’ouvrage décrit les opérations de sa mise en
visibilité sur le Web, suit l’évolution de ses relations avec les institutions préexistantes, met en lumière le rôle de ses archives documentaires, saisit la performance des négociateurs en face-à-face et les discussions sur la formulation des textes fondateurs.
Objet de connaissances et d’appropriations multiples, parfois contradictoires, la biodiversité est au coeur de revendications politiques. Comment les négociations ont-elles pu aboutir, par-delà la variété des conceptions et des stratégies des différents protagonistes ? Comment les communautés scientifiques, les États, les instances internationales et les porteurs de causes environnementales sont-ils parvenus à surmonter les désaccords et les dissonances cognitives et politiques ? À travers son herméneutique d'une institution en formation, l’ouvrage contribue à relativiser l’idée d’une fracture irrévocable, souvent dénoncée, entre une diplomatie internationale et des acteurs de terrain

La ville durable controversée

La ville durable controversée

de Jérôme BOISSONADE

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 19/03/2015 | 32,00 €

Les projets urbains qui invoquent la "ville durable" sont-ils à la hauteur des enjeux contemporains? La promesse d'éco-quartiers montrant la voie d'une "transition écologique" répond-elle aux préoccupations économiques, sociales et environnementales portées notamment par de multiples acteurs de la société civile? Les "éco-techniques", proposées pour donner un vernis écologique aux bâtiments, peuvent-elles inverser les conséquences négatives du régime de développement dominant? Le greenwashing des projets urbains est-il une dérive de la "ville durable" ou une conséquence logique? Dans les discours, il s'agit encore et toujours de changer les comportements par une pédagogie des "petits gestes" auxquels chacun doit prêter attention, jusque dans sa salle de bains. Un tel gouvernement des conduites peut-il susciter l'adhésion des "simples citoyens"? Les dispositifs de débat public qui accompagnent les projets d'aménagement sont-ils à la mesure des enjeux démocratiques posés par ces projets?

Cet ouvrage collectif interroge les usages de la matrice du développement durable dans les espaces urbains. Il rassemble les travaux de recherches qui, dans leur diversité, ont en commun de prendre au sérieux les critiques formulées par les acteurs eux-mêmes, saisis dans ce qui les lie à leurs milieux et leurs formes de vie. Ces critiques de la "ville durable", énoncée publiquement comme un "bien en soi", sont soumises à de multiples épreuves. Quelles prises faut-il construire pour donner une portée à ces mouvements critiques qui naissent au coeur des expériences et des pratiques urbaines les plus ordinaires?

Le livre ouvre une discussion théorique et pragmatique sur la place de la critique dans le développement durable. Il explore la fabrique des prises de la critique, en s'appuyant sur des enquêtes dont les terrains sont français et internationaux, tendus entre géo-politiques urbaines et politiques locales. Inspiré par l'anthropologie et la sociologie de la perception, l'ouvrage réinsère la question politique dans les agencements pratiques que vivent les personnes et les groupes, traçant les contours de résistances ordinaires, ou parfois très singulières, qui échappent aux instruments d'une gouvernementalité verticale par la ville durable.

Les auteurs : Pierre-Arnaud Barthel, Caroline Barthelemy, Christophe Beaurain, Christophe Beslay, Jérôme Boissonade, Valérie Clerc, Ludivine Damay, Miguel Donate Sastre, Rémi Eliçabe, Guillaume Faburel, Philippe Genestier, Romain Gournet, Amandine Guilbert, Anne-Sophie Haeringer, Caroline Lejeune, Marie-Hélène Lizée, Raul Marquez Porras, Laetitia Overney, Eric Pautard, Pascal Philifert, Hélène Reigner, Camille Roche, Pablo Romero Naguera, Delphine Varlet, Bruno Villalba, Marie-Christine Zelem.

Experts et Faussaires. pour une Sociologie de la Perception

Experts et Faussaires. pour une Sociologie de la Perception

de Christian BESSY, Francis CHATEAURAYNAUD

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 20/03/2014 | 32,00 €

Voici un livre, Experts et faussaires, publié une première fois en 1995. Analysant les épreuves d’authentification de nos sociétés contemporaines, il n’a rien perdu de son acuité. Affaires et controverses n’ont cessé de se déployer dans les arènes publiques : les cas de fraudes, de contrefaçons et de faux se succèdent avec, à chaque fois, des surprises et des innovations, dans de nouvelles configurations technologiques et normatives. Si de faux clonages de cellules souches (affaire Hwang) n’étaient guère possibles au début des années 1990, ils surviennent à la suite d’une longue série de fraudes scientifiques ; les manipulations spectaculaires associées aux noms de Kerviel, Madoff ou Goldman-Sachs ont enrichi une collection déjà florissante de scandales financiers ; quant aux enjeux de la contrefaçon, ils ont depuis longtemps dépassé les questions de produits de luxe pour toucher les médicaments, les ordinateurs, les pièces d’avion et même les centrales nucléaires… Et, bien sûr, au milieu du cortège, surgissent de nouveaux «faussaires de génie» défrayant la chronique des milieux de l’art.

Mensonges, escroqueries, piratages ou simples canulars, ce sont là des pratiques normalement anticipées par les dispositifs de protection et de contrôle destinés à les rendre illicites – mais jamais complètement impossibles. L’épreuve du faux conduit ainsi à regarder autrement les instruments et les normes, qu’il ne s’agit plus de saisir in abstracto mais à travers l’activité des experts et des faussaires. Pour saisir les détournements qui naissent dans la mise en œuvre quotidienne des objets et des agencements qui les encadrent, l’ouvrage élabore une théorie subtile de la perception, entendue comme un art de la prise sur le monde.

Cette réédition est accompagnée d’une préface et d’une postface des auteurs.

 

Christian Bessy est économiste, directeur de recherche au CNRS, à l’IDHE (ENS Cachan). Travaillant sur les institutions et les théories de la valeur, il a notamment publié aux Éditions Droit et Société, La contractualisation de la relation de travail en 2007 et codirigé un ouvrage collectif intitulé Droit et régulations des activités économiques (2011).

Francis Chateauraynaud est sociologue, directeur d’études à l’EHESS (Paris). Au sein du Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive, il mène des travaux consacrés à la dynamique des alertes et des controverses. Aux Éditions Pétra, il a déjà publié Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique (2011).

Le droit saisi au vif

Le droit saisi au vif

de Marie-Angèle HERMITTE

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 12/06/2013 | 29,00 €

Marie-Angèle Hermitte est juriste, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS. Elle a publié en 1996 Le Sang et le droit. Essai sur la transfusion sanguine (Le Seuil) et est l’auteur de nombreux articles dont « Le fondement juridique d’une société des sciences et des techniques par les crises et les risques» (2007) et «La nature, sujet de droit?» (2011).

Directeur d’études à l’EHESS, où il a fondé le Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive, Francis Chateauraynaud développe une sociologie des alertes et des controverses. Son dernier ouvrage est intitulé
Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique (aux Editions Pétra, 2011).


RÉSUMÉ

L’un dit, – on les voyait surgir tout d’un coup, les clones, le prion, les transgènes !
L’autre répond, – c’était intrigant !
Marie-Angèle Hermitte revisite quarante ans de recherches menées sur les frontières du droit au fil d’une série d’entretiens avec Francis Chateauraynaud. Si le rapport biologie-droit domine la conversation, le développement économique et ses limites, les mécanismes de marché et les valeurs non marchandes, les phénomènes de concurrence, les rapports Nord-Sud et les propriétés intellectuelles plantent le décor, un « écosystème » dans lequel s’installent les biotechnologies naissantes. Marie-Angèle Hermitte évoque les mutations de la recherche et des terrains aussi différents que l’industrie française ou les villages malgaches. Elle présente sa vision du droit comme un « autre monde », déformation subtile du « vrai monde ». Comme si le droit organisait l’ordonnancement de tout ce qui surgit d’un côté du miroir et doit trouver
sa place de l’autre côté. Parmi les objets de droit, il faudra mettre à leur juste place l’ADN, les cellules, les variétés végétales, les ondes électromagnétiques, l’atmosphère…
Mais comment recevoir, ou refuser, les aspirants à la qualité de sujets de
droit, ceux qui prennent une figure humaine, comme les générations futures ou ces entités discutées que sont les embryons et les foetus, mais aussi les non-humains parmi lesquels la diversité biologique et tous les êtres végétaux ou animaux qu’elle abrite ? Imprégnée d’un monde enchanté qui lui inspire une forme d’animisme juridique, Marie-Angèle Hermitte dessine le droit comme une architecture en perpétuel renouvellement où circulent sujets et objets.

L'institution mondiale du dopage

L'institution mondiale du dopage

de Julie DEMESLAY

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 18/05/2013 | 0,32 €

Ancienne doctorante de l’Université Paris-Ouest (Nanterre), Julie Demeslay est Maître de Conférences à la faculté de Sciences de l’Éducation, Sciences Sociales (SESS) et Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) de l’Université Paris-Est (Créteil Val-de-Marne). Elle est également associée au Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive de l’EHESS.


1963, Uriage-les-Bains : réunis en congrès, des médecins et des spécialistes du sport appellent à l’unification des réglementations sportives en matière de lutte contre le dopage. Trente ans plus tard, les premiers scandales éclatent et les affaires se multiplient, mettant au jour les dysfonctionnements de réglementations internationales aussi cacophoniques que dépassées. Pour y mettre fin, une Agence Mondiale Antidopage (AMA) est créée en 1999. Sa mission : harmoniser les réglementations et encadrer au plus près l’activité de ceux qui œuvrent aux nouveaux dispositifs de contrôle et de prévention. Mais qu’est-ce qu’harmoniser veut dire ? Comment s’y prendre pour identifier des substances et des pratiques illicites, fixer des technologies biomédicales, créer des formes de collaboration et gérer les conflits éventuels ?
Faire une sociologie de l’harmonisation conduit à entrer au cœur du travail politique et technique réalisé sous l’égide de l’AMA. Une documentation couvrant près de cinquante ans d’histoire politique du dopage à l’échelle mondiale rend visible la série des alertes, des controverses et des processus de décision qui ont marqué la trajectoire normative des mondes du sport. Avec la création de l’AMA, puis l’élaboration du Code mondial antidopage, se transforment sous nos yeux les cadres institutionnels dans lesquels évoluent des acteurs dotés de valeurs et d’intérêts différents. Dans cette configuration sociale particulière, chacun d’eux tente d’articuler au mieux, sans toujours parvenir à éviter les disputes et les crises, des principes axiologiques, des dispositifs techniques et des pratiques corporelles. L’harmonisation apparaît dès lors comme la quête d’un équilibre subtil entre la réinterprétation locale des règles et les contraintes supposées uni-verselles des instances de surveillance et de contrôle.

Argumenter dans un champ de forces : Essai de balistique sociologique

Argumenter dans un champ de forces : Essai de balistique sociologique

de Francis CHATEAURAYNAUD

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 01/05/2011 | 32,00 €

Francis Chateauraynaud est sociologue, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Fondateur du Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive, il mène des travaux sur les risques sanitaires, les controverses publiques et les conflits politiques. Il a déjà publié : aux éditions Métailié, La Faute professionnelle (1991) puis Experts et faussaires (avec Christian Bessy en 1995) ; aux éditions de l’EHESS, Les Sombres précurseurs (avec Didier Torny, en 1999) ; et chez CNRS-Éditions, Prospéro – Une technologie littéraire pour les sciences humaines (2003).

Le surgissement de controverses ou de causes collectives dans l’espace public est souvent traité comme le produit de stratégies médiatiques ou d’instrumentalisations politiques, par lesquelles des groupes parviennent à imposer des enjeux et modifier un rapport de forces. Mais comment des porteurs de cause peuvent-ils atteindre des cibles souvent hors de portée ? A travers l’analyse de multiples dossiers, cet ouvrage modifie le regard porté sur les processus de mobilisation qui sous-tendent la constitution des problèmes publics. Contribuant au renouvellement des méthodes de la sociologie pragmatique, il s’intéresse aux longs processus par lesquels se forment et se déforment des jeux d’acteurs et d’arguments dont la portée change au fil du temps. Exposée dans toutes ses conséquences théoriques, cette démarche articule une sociologie argumentative, qui prend au sérieux la formation des arguments, et une balistique sociologique décrivant à la fois les trajectoires visées par les acteurs et les trajectoires effectivement produites au fil des confrontations.
Comment naissent de nouveaux arguments et comment résistent-ils à la critique ? Peuvent-ils circuler sans altération, une fois propulsés dans des univers turbulents, livrés aux jeux de pouvoirs qui affectent durablement le sens des causes et des mobilisations ? Comment se distribuent les capacités d’expertise et quelles sont les formes de légitimité ou d’autorité reconnues par les protagonistes ? Comment se forme l’accord sur les preuves et comment s’élaborent les visions du futur ? Pour examiner ces questions, l’auteur prend appui sur de nombreux dossiers controversés, du nucléaire aux OGM, de l’amiante aux nanotechnologies, des pandémies virales au changement climatique, ou encore sur des mouvements sociaux comme les intermittents du spectacle ou les chercheurs en colère.