Connexion

l'autre LIVRE

Pas de côté

Les ardoises de Franck André Jamme

Les ardoises de Franck André Jamme

de Nicolas PESQUÈS

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 07/11/2022 | 25,00 €

Franck André Jamme (1947-2020) était un poète rare (on ne compte qu’une quinzaine de livres, plus des reprises ou des traductions en américain, aux éditions Unes, Virgile ou aux éditions isabelle sauvage principalement), resté assez confidentiel alors qu’il avait reçu en 2005 le Grand prix de poésie de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre. Celle-ci est marquée par l’art de l’épure, la profondeur et la simplicité afin de « rassembler presque tout dans presque rien », comme il le disait de la peinture tantrique qu’il admirait tant et dont il était spécialiste.

Le dernier été qu’il lui restait à vivre, il avait réalisé 28 ardoises, 21 en français et 7 en anglais, ensemble « testamentaire » qui avait été mis en ligne dès septembre 2020 par la galerie Hervé Perdriolle. Elles font partie des « petites formes » qu’il pouvait fabriquer, véritables œuvres d’art à poser ou accrocher. Ce travail a dû commencer vers la fin des années 1990, et avant de choisir les ardoises d’écolier comme support, il avait utilisé des feuilles de papier doré puis des miroirs. Dès 1998, il publiait déjà des poèmes de même composition dans des recueils, un par page, dont beaucoup sont d’ailleurs repris sur les ardoises. Une quarantaine de ces ardoises sont reproduites en couleur dans cet ouvrage, celles du catalogue d’Hervé Perdriolle, et une dizaine d’autres que Franck André Jamme avait offertes à ses proches ou ses amis.

Toutes ont en commun de proposer des poèmes courts, une seule phrase comme une maxime, un souhait, une recommandation, écrits sans espace entre les mots sur quelques lignes du même nombre de lettres correspondant au premier mot, un infinitif toujours : noter, penser, songer, imaginer, comprendre… Les sauts de ligne en dépendent arbitrairement, et dessinent carrés ou rectangles (souvent « ponctués » d’une ou quelques lettres en débord). La lecture en est d’abord totalement perturbée, obscurcie pour mieux permettre ensuite de déchiffrer ces pensées avec l’attention nécessaire qu’elles requièrent. C’était, pour lui, « se distraire pour une fois avec des lettres et des mots » — mais « un jeu où les pensées ne sont ni drôles ni ludiques ».

C’est ce travail sur la lettre que Nicolas Pesquès interroge, en un essai lumineux, hommage sensible à l’auteur de ces « brèves séquences textuelles » écrites au Tipp-Ex, sa poésie « ramassée, serrée », la « revivification » qu’il a opérée de la langue « ayant quitté son immobilité en se dressant autrement ». À ces « petites choses farouches qui brillent obstinément », ou capables de faire que l’œil puisse aussi connaître « des sortes de frissons », comme Franck André Jamme disait de certaines peintures tantriques.

Ma peau de fille

Ma peau de fille

de Muriel ROCHE

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/06/2022 | 7,00 €

Ma peau de fille est une suite de Polaroïds d’une enfance en province, dans ce qu’on imagine une petite ville, ou à la campagne. On est dans les années 70-80, comme l’indiquent quelques repères (la mobylette, le walkman, le mange-disques et l’ardoise magique, la Renault 12) et les références musicales. Le décor varie entre l’extérieur — champs, forêt, neige ou ruisseau —, et l’intérieur — un garage où s’entreposent toutes sortes d’objets, une salle de classe, une cour d’école. On passe d’« un corps animal, ramassé sur chaque sensation » à « des pensées extravagantes [qui] sortent de [la] tête ».

Une enfant se « plie dans la boîte en carton d’une panoplie de marquise » qu’on lui offre pour ses huit ans, « machine à fabriquer les filles ». La mère est conductrice de car, évoluant dans un monde exclusivement masculin, et lui offre, elle, les attirails du cowboy : « ma mère de mère en fille, si fière d’être de sa lignée ». Mais l’enfant tourne et tombe, s’égratigne, « même pas mal », quand la frêle danseuse dans sa bouteille enchaîne les rondes à tour de clé. C’est qu’il est si difficile de garder une place pour le garçon qu’elle abrite depuis qu’elle est née, alors que la société en son entier l’assigne à son rôle de fille. Coupée en deux, les premiers maux des filles (soutien-gorge = « rouge-gorge en cage ») et les crampons aux chaussures ou les Doc Martens, blouson et couteau en poche — quand il faut devenir femme, gonfler ses biceps devant la glace. Dans les jeux, les airs et les amours de garçon, faut-il « traverser [son] corps pour aller voir de l’autre côté » ?

Muriel Roche dans ce court texte touche au plus près ce qui se passe dans la peau d’une enfant qui comprend qu’il y a « d’un côté la fille et de l’autre le garçon […], ce que je perds et ce qui s’éloigne ». Les phrases, vives et épurées, sans apprêt, sans majuscule, quelques virgules et surtout des points d’interrogation — pas de point — s’enchaînent en interpellant le lecteur (« tu vois… ? » / « alors tu vois… ») et dessinent quelques tableaux qui donnent avec une grande justesse le tourment des sentiments, des sensations.

La première nuit est toujours blanche

La première nuit est toujours blanche

de Anne DESPLANTEZ

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/09/2021 | 22,00 €

Invitée en résidence à Plounéour-Ménez à l’été 2020, Anne Desplantez, dont le travail n’est qu’échange, est allée vers les habitants des monts d’Arrée, carnets, appareil photo et dictaphone en main, ne s’imposant jamais et suscitant la confiance, permettant ce qu’elle aime appeler de la création partagée, chacun participant à sa façon, donnant ce qui lui semble important, un souvenir, une image, une voix.

Ici c’est la force de la nature renvoyant à la fragilité humaine qu’elle a reconnue, et les liens invisibles qui unissent les uns aux autres. « Je recherche les tensions qui nous font sentir que l’équilibre que nous trouvons pour vivre ensemble est fragile, incertain mais précieux. » Et ce qu’elle sent ici, c’est ce qui précède peut-être cet équilibre, quelque chose de l’ordre de la bascule, un choix ou une décision, un geste, un acte volontaire ou juste évident, ou encore quelque chose d’indicible, plus diffus, mais qui fait l’histoire de chacun. Qui commencerait par une nuit blanche, parce que quelque chose a lieu, là, de profond et déterminant, absolu même si familier.

Entre photographies et « confidences » des uns et des autres, adolescents, couples, exilés, femmes et hommes de tous horizons, de toutes générations, des histoires intimes sont révélées, et aussitôt suspendues : on n’en saura pas plus que quelques bribes, juste assez pour sentir ces basculements plus ou moins francs, douloureux ou heureux, un déménagement subit, un soir d’été entre deux âges, une nuit, un jour… Des allers-retours se créent entre les pages, par les mots et par les images, un arbre penché dans la lande, des volets aux fenêtres… Il y a des visages, des corps dont la banalité ou la posture interroge. Des enlacements, beaucoup de tendresse. Des routes, des arbres, des maisons, quelques bêtes, des ciels, des ombres, un clocher, de l’eau, un trampoline, une robe de mariée. La voix de la photographe se mêle aux paroles retranscrites, à même hauteur — quelquefois on ne sait pas trop qui parle, quelquefois on ne sait pas trop d’où vient telle photo, tel détail, tel angle de vue.

À mi-chemin entre mise en scène et documentaire, c’est à une exploration en forme de fiction à laquelle nous convie Anne Desplantez, une fiction ordinaire, du vivant.

Tremble

Tremble

de Benoit COLBOC

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 24/06/2021 | 5,00 €

Dans ce texte très court, Tremble est un personnage, un sujet à part entière. Petite forme ramassée pour aller au cœur, celle-ci semble s’articuler autour d’une colonne centrale de deux séquences, justifiées en regard, où se dit le père disparu, et « rester le fils », et le « tremblement essentiel », « part silencieuse à nos peaux ».

Tout en pudeur, on lit « les peurs de tout de moi des autres […] de déjà plus l’enfant », un « enfant déshabillé » « qui leurre et qui pleure », ce « Tremble qui bat la mesure de / la présence qui détraque », qui doit faire avec l’« exercice » (l’expérience) « des langues tremblées comme la parole ». On y croise aussi Alcool, dont Tremble « ne parvient pas / à [s’]échapper », compagnon des « mains impatientes » « dans la recherche des mots tremblés cousus au passé ». C’est que désormais Tremble est ce mouvement indissociable et complice, ce pas de côté imprégné qui « bat les peurs » comme on bat les cartes, « comme on s’écrit ».

Comme on s’écrit… « à la vitesse d’un tremblement » : c’est bien une écriture tremblée qui fait ce texte, et trouée de mots trop lourds à porter, qui frappe d’autant plus qu’elle est fragile et forte tout à la fois, dans la nécessité à dire ces paroles, les saccages et les silences.

L'invisible

L'invisible

de Juliette AGNEL

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 12/06/2020 | 22,00 €

« Je crois que l’art qui me touche tient à cette relation du réel à l’invisible. À ces forces qui nous entourent mais que nous ne voyons pas. C’est une autorisation de croire à un absolu, à une rêverie qui pourrait prendre vie. »

Où qu’elle aille, Juliette Agnel semble porter ce regard subjugué sur les puissances de la nature, où l’espace et le temps sont mystères profonds. Du Mali au Groenland, des Alpes au Maroc ou au Soudan, les paysages sont révélés, sublimés par l’expression d’une intériorité.

Lors de sa résidence à Plounéour-Ménez, au cours de l’été 2019, c’est tout naturellement comme en expédition qu’elle a arpenté les monts d’Arrée, avec un émerveillement permanent, premier, pour reprendre les mots de Fabien Ribery sur son blog L’Intervalle. En ethnologue-photographe, elle y a ressenti les énergies cosmiques, telluriques, l’énergie des hommes, l’histoire des lieux, la mémoire des roches, « tout l’invisible contenu dans les lieux, ce qu’il nous raconte, mais qu’il ne nous dit pas ».

C’est aussi naturellement qu’elle y a rencontré le géobiologue Yann Gilbert, dont le travail est justement d’étudier et de contrôler ces énergies, qu’elle a pu le suivre et se laisser guider dans ces espaces qu’il connaît intimement. Les citations reproduites dans ce livre sont extraites de ses propos tenus sur le vif au cours de leurs pérégrinations et enregistrés par Juliette Agnel. Ils ne sont qu’une infime trace de la pratique et de la pensée de celui qui les tient, et ne prétendent surtout pas à un enseignement théorique, dont ce livre ne saurait être le lieu.

Au fil des pages, si l’on est en prise avec une sorte de conservatoire du vivant, comme un relevé topographique, une tentative d’inventaire des lieux rencontrés, c’est le prisme esthétique qui s’impose, la force du regard que Juliette Agnel a porté sur roches et fougères, menhirs et dolmens, sous-bois ou lande, calvaires et chapelles qui créent la singularité de ce territoire.

Et c’est finalement un paysage imaginaire qui se déploie, « une disproportion ordonnée échappant au discours pour faire entendre la tonalité d’une parole sans traduction possible, qui est au sens fort un ravissement, un rapt de tout l’être » (Fabien Ribery).

Barque pierre

Barque pierre

de Frédérique de CARVALHO

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 12/06/2020 | 18,00 €

« cette fois la barque était / de pierre / un granit échoué entre lande / et forêt »

 

Barque pierre est né de la résidence, à l’automne 2019, de Frédérique de Carvalho
à l’ancienne poste de Plounéour-Ménez, au cœur des monts d’Arrée, « pays d’attache » où
« la lande aura dressé / la table » d’écrire, la « bogue hérissée de l’instant » à portée du carnet.

 

La narratrice, « elle », se retournant tel Orphée sur une Eurydice pourtant « déjà morte »,
se retrouve confrontée, comme convoquée, à un corps à corps avec une mémoire — l’enfance, la mère, le « désir ensablé ». Une voix s’impose et occupe l’« obscur » de la langue,
« elle dit » comme malgré elle, elle se demande « de quelle mémoire revenir et si c’est possible ». Par le biais d’accroches comme autant de didascalies sont notés l’entremêlement des espaces et des temps (de grammaire, de durée ou de saison), sont posés les remarques, injonctions ou apartés qui façonnent un geste de parole — où l’écriture, « lieu soustrait »,
est espace et désir.

 

« elle dit que son travail de vivre est de bouger les immobiles / elle dit de déplacer la pierre / elle ne sait pas comment »

Arabat

Arabat

de Caroline CRANSKENS, Élodie CLAEYS

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 15/04/2019 | 22,00 €

Arabat réunit un ensemble de textes, photographies et dessins et un film en deux parties sur DVD, le tout né de la résidence, en 2018, d’Élodie Claeys et de Caroline Cranskens à Plounéour-Ménez, en plein cœur des monts d’Arrée.

Le titre, signifiant en breton « ne pas » (aussi bien : « interdit », « défense de » — « ça suffit »), est inspiré d’un poème d’Anjela Duval (1905-1981), paysanne et poétesse bretonne dont les artistes auteures se sont nourries tout au long de leur séjour entre deux hivers.

Versant livre sont réunis les regards de Caroline Cranskens et d’Élodie Claeys, à travers textes et photographies, et celui d’Agnès Dubart, qui lors d’un séjour de quelques semaines auprès d’elles a dessiné à l’encre noire les yeux de différentes personnes rencontrées en concluant chaque séance de pose par cette même question : « qu’est-ce que vos yeux aiment voir ? », avant de traduire ces regards intérieurs par la couleur et l’aquarelle.

Versant film, deux parties donc, indépendantes et complémentaires, « à valeur d’ici et d’ailleurs », l’une, Prises de terre, se passant dans les monts d’Arrée, l’autre, Au-Delà de Nous, à travers la France, là où il est question de collectifs, de résistance et de révolte (de Notre-Dame-des-Landes aux ronds-points des gilets jaunes). Caroline Cranskens et Élodie Claeys ont suivi le fil des rencontres pour explorer quelques cellules vivantes parmi une profusion infinie. Au rythme du vent, des clairs-obscurs, du chant du courlis cendré ou des slogans de manifestations, cadrées sur les pieds, les visages ou les mains, les histoires de vies entrent en résonance et en contradiction avec les aspirations et les colères du présent. Comment faire le pont entre les actes et les paroles, les individus et les foules, la nature et la nature humaine ? Arabat est avant tout une vision du collectif en mouvement, de l’entraide possible entre lieux, enracinements, luttes, générations, corps et langages. Parce qu’il est l’heure de se brancher à la terre et à la fois de se relier aux autres, plus que jamais.

 

L'apprenti dans le soleil

L'apprenti dans le soleil

de Franck André JAMME

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 06/02/2018 | 17,00 €

« l'aubaine

de pouvoir s'échapper

en prenant un chemin

parsemé de curieux éclairs »

Des lignes de janvier à avril valent pour tous les mois et toutes les lignes

Des lignes de janvier à avril valent pour tous les mois et toutes les lignes

de Claire LE CAM

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 16/11/2017 | 5,00 €

Bien sûr, il fallait que Claire Le Cam prenne à contrepied la nomination de notre collection « pas de côté » avec cette digression sur la ligne pour mieux s’y inscrire…

« j’écris des lignes j’écris sur des lignes parce que je n’écris pas […] j’écris sur des lignes pour me donner du courage à écrire j’écris sur des lignes parce que dans le métro ça n’est pas facile d’écrire hors des lignes… » et ainsi tout au long d’un texte essoufflé, sans pause aucune, sans ponctuation, sans majuscule.

On le voit, ce carnet de lignes dans le métro (encore des lignes), les pages qui se noircissent de lignes d’écriture, et si « ça pourrait ressembler à une punition faire des lignes recopier des lignes », si l’auteure se dit en panne d’écriture, elle aime trop « apprivoiser la ligne » et elle a trop d’humour pour ne pas mettre son grain de sel dans cet exercice en apparence un rien gratuit et de loin le dépasser. Ainsi, l’air de rien, défilent ligne de vie, ligne de conduite, lignes du corps (garder sa ligne), lignes de cœur, lignes de la main, ligne de démarcation, pêche à la ligne, lignes qui pèchent…  « il faut passer cette phrase à la ligne comme il faut passer à autre chose à une autre étape de vie à une autre couche de peau », il faut « des lignes pour croire que chaque signe sert comme mon vote ce dimanche on est bien dans la merde ». Oui, il fallait que Claire Le Cam écrive ces lignes « parce que personne ne peut le faire à [s]a place » — et questionner sa place à elle, et nous interroger sur la nôtre.

Juin juillet peu importe

Juin juillet peu importe

de Sarah CLÉMENT

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 5,00 €

Juin juillet peu importe fut, en 2002, le tout premier livre des éditions – en somme un véritable catalyseur. Petit format carré sans même de nom d’éditeur sur la couverture, tiré en typographie au plomb à 64 exemplaires, il était alors accompagné de deux photographies de Jean Yves Cousseau. Si nous le republions aujourd’hui, c’est qu’il continue de nous accompagner – et les quelques lecteurs qu’il a eus à l’époque –, qu’il n’est absolument pas soumis à l’actualité et qu’il pourrait même représenter l’esprit du catalogue.

Comme l’écrivait Sophia Mejdoub dans Le Cri de l’hélikon (décembre 2003), Juin juillet peu importe est « un texte-souffle composé dans des carrés parfaits, sans capitales ni ponctuation, qui s’ouvre sur un reflet du ciel et se referme dans un cri de silence, ou l’impossibilité de se taire ». Retour sur une expérience fondatrice, passage de l’enfance à l’âge adulte, un été « qui n’avait qu’à pas commencer », au cours duquel « autre chose aussi a commencé ». Peu de mots pour le dire mais si justement, d’une écriture sans aucun effet si ce n’est celui de la répétition des mots qui engorgent le crâne, parce que « tout se fond sans limites » afin de « tout graver tout garder ». Une petite forme, oui, mais ciselée et crissante comme un grain de sable que l’on ne cesse de rouler entre les doigts comme pour se rassurer.

1 2