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l'autre LIVRE

Caroline SAGOT DUVAUROUX

Nous ne jouons pas sur les tombes

Nous ne jouons pas sur les tombes

de Emily DICKINSON

UNES (UNES) | Paru le 12/09/2015 | 21,00 €

Difficile d'aborder l'œuvre d'Emily Dickinson, qui n'a jamais composé de recueil, et dont les 1800 poèmes sont répartis sur une période de 30 ans. Durant cette vaste période, son écriture et ses préoccupations changent, certains de ses proches disparaissent, sa santé s'altère.... ce qui rend délicat l'appréhension de cette œuvre qui ne semble pouvoir s'approcher que frontalement.

Nous avons pris ici le parti de présenter un choix de poèmes recueillis dans les limites arbitraires d'une année d'écriture, ici 1863, qui est l'année la plus productive de l'auteur. La sélection que nous publions, organisée comme un véritable livre et non pas comme une succession de textes, comporte une soixantaine d’entre eux (sur les 300 écrits dans la période) réunis par la proximité de leurs thèmes : la solitude, les limites de la mortalité humaine, la vie quotidienne dans une petite ville de province, et ce dialogue si particulier qu'Emily Dickinson entretenait avec ce qu'on pourrait appeler ses lecteurs invisibles, quelque part entre la confession, le journal et la correspondance. Il naît ce trouble au fil de la lecture, comme un rapport d’exclusivité entre l’auteur et le lecteur, la sensation d’une relation de l’un à l’autre ; une voix qui chuchote par-dessus le temps et dont la vitalité intime ne s’altère pas.

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de Caroline SAGOT DUVAUROUX

UNES (UNES) | Paru le 20/05/2015 | 16,00 €

Faut-il cesser d’écrire quand on n’a plus qu’une chose à dire ? / Non, si tu peux la dire / Je ne peux pas la dire /Alors tais-toi / Non et autour de ce « Non » qui refuse de se taire Caroline Sagot Duvauroux essaie un livre qui cherche une forme ; tour à tour poème, prose, fragment déchiré. Parfois suspendu, retournant sa langue, la ressassant ou la déliant soudainement. Livre glissé dans le trou de l’absence de l’autre, qui passe de la réclusion d’un dialogue entre soi et la disparition de l’autre à la possibilité d’une vie retrouvée dans la réalité d’un lieu, d’un chat, d’une bouteille de vin. C’est ici une humanité mise à l’écart qui est donnée à lire, reportée vers la solitude des pronoms personnels "tu" et "je", et de ce qu’ils peuvent encore se dire, hors de "toi" et de "moi", d’un côté à l’autre de la mort, dans le lieu muet de la douleur. Pas je, pas j’. ‘j. Une épluchure de l’imparfait passé dont tu fut l’économe.