Les mesures prises pour tenter de juguler l’épidémie de coronavirus (et dont nous ne pouvons qu’espérer qu’elles soient efficaces) ont de nombreuses conséquences sur la vie quotidienne, la vie sociale, la vie économique et culturelle.

Alors que nous sommes incités à rester confinés chez nous, nous voulons lancer un appel à faire que ce repli obligé puisse être transformé en moment de culture et de plaisir. Ne nous laissons évidemment pas aller à la peur. Ne vivons pas seulement au jour le jour, sous l’injonction des chiffres de victimes et de l’information en continu. Ne restons pas cloîtrés chez nous sous l’emprise de la télévision et des écrans…

Essayons d’en profiter pour prendre un peu de recul, pour penser et imaginer. Profitons-en pour retrouver le temps de lire, ce temps si précieux qui nous manque si souvent… Rêvons que beaucoup de nos concitoyens retrouvent dans ces circonstances et parfois même découvrent le beau plaisir de lire.

L’annulation de nombreux événements culturels, (par exemple du Printemps des poètes) ; l’annulation des salons, (comme Livre Paris et l’autre SALON que nous organisons et qui réunit de nombreux éditeurs indépendants), la décision unilatérale qui vient d’être prise par le gouvernement de fermer les librairies (car elles ne seraient pas des commerces de première nécessité) ne sont évidemment pas favorables au livre.

Or le livre est un bien de première nécessité culturelle. Dans une situation comme celle que nos vivons, nous avons bien besoin de cette nourriture spirituelle.

Au moment même où nous aurions grand besoin de ces amis précieux que peuvent être les livres, la diffusion du livre risque de se trouver quasiment arrêtée.

Cela va mettre en grande difficulté de nombreux libraires, mais aussi beaucoup d’éditeurs, notamment de petits éditeurs et des éditeurs indépendants.

Les mesures annoncées en matière de report des charges ou de chômage partiel (qui peuvent être importantes pour certaines entreprises) concernent très peu la plupart de nos maisons d’édition.

Va-t-on voir les géants du commerce en ligne, comme Amazon, tirer avantage de cette situation pour asseoir leur domination ?

Or, des distributeurs professionnels du livre, des libraires et aussi des éditeurs tentent aussi d’entretenir des liens avec les lecteurs par les moyens d’Internet, de leurs sites et des réseaux sociaux. Ils développent comme ils le peuvent des formes de vente par correspondance qui peuvent s’avérer essentielles aujourd’hui.

Dans ces conditions le gouvernement serait bien inspiré de répondre positivement à la revendication de notre association qui réclame depuis longtemps l’adoption d’un tarif postal préférentiel pour le livre, comparable à ce qui a été mis en place pour la presse après la Libération.

Et espérons que nous pourrons, aussi rapidement que possible, renouer avec la joie de nous rencontrer à nouveau, autour des livres, à l’occasion des vraies rencontres humaines, conviviales et vivantes.

 

Francis Combes
Président de l’autre LIVRE

www.lautrelivre.fr