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l'autre LIVRE

Les Possibilites d'une Ile

de Ana Clara SANTOS, Maria de Jesus CABRAL

L’insularité constitue le pivot de tout un foisonnement symbolique et sémantique.

Il y a toujours une autre île possible. Lanzarote n’est pas pour rien le lieu d’élection d’un roman de Michel Houellebecq. On sait que les Canaries, via bien des sectateurs de l’idée de bonheur et d’île inaccessible, ont passé pour être les îles Fortunées chères à l’Antiquité voire une survivance émergée de l’Atlantide. Avec Umberto Eco, l’île est celle du jour d’avant. Comme si le regressus ad insulam était un processus ab initio. Comme si le manque était la condition première et que l’île était la réalité de ce manque. Et d’abord une page blanche, un mur immaculé qui renvoie le regard à sa source objective et neutre – extériorisée dans son effacement. Mais la réalité de l’île est toujours déjà là qui nous double. Où la distance est sans commune mesure avec aucune étendue. Au cœur des choses, et pourtant sans fond, l’île est un espace où l’homme est prisonnier d’un regard antérieur omniprésent qui crée partout ce qu’on voit, condamnant le spectateur à n’être qu’un témoin de ce qui disparaît. L’écueil est de croire à l’objectivité du réel. Seule est vraie l’illusion des apparences. Un suprême artifice est de révéler les paysages à leur espace, et surtout la lumière à son ombre. Un défi : donner de la profondeur à tant de surface, une épaisseur à tant d’apparence, et leur trouver des raisons d’apparaître en les escamotant dans l’abstraction.

Les dix-huit études réunies dans cet ouvrage explorent la manière dont est représentée, vécue ou problématisée l’île, à travers un large spectre d’œuvres qui, traversant les époques, en ont revisité les seuils et les marges, dessiné des configurations nouvelles, interrogé des dynamiques conceptuelles, artistiques et identitaires. Lieu d’une restitution sémantique impossible autant que nécessaire, l’île est une référence commune à tous les hommes. Comment leur parle-t-elle d’utopie ?

 

Maria de Jesus CABRAL enseigne la langue et la littérature françaises à l’université de Coimbra (Portugal). Elle est l’auteure de Mallarmé hors frontières. Des défis de l’œuvre au filon symbolique du théâtre maeterlinckien (2007) et a coédité récemment Lumières de Camus (2012), Art et création chez Théophile Gautier (2013), Lire, de près, de loin. Close reading versus distant reading (à paraître en 2014).

 

Ana Clara SANTOS enseigne la langue et la littérature françaises à l’université de l’Algarve (Portugal). Elle a dirigé Relações literárias franco-peninsulares (2005), Descontinuidades e confluências de olhares nos estudos francófonos (2010), Art et création chez Théophile Gautier (2013) et Palco da Ilusão teatral no teatro europeu (2013).

Sommaire

Avant-Propos

Éric FOUGÈRE

 

I. Un point sur la reprise insulaire en littérature

Éric FOUGÈRE

 

II. L’imaginaire de l’île, une constante anthropologique

Ana Maria DE ALBURQUERQUE BINET

 

III. Redéfinition psychanalytique de l’insularité comme lieu mythique dans les romans de Jules Verne

Philippe MUSTIÈRE

 

IV. « Théâtre de voyage(s) » ou les possibilités d’une nouvelle dramaturgie de l’insulaire au temps des Lumières

Ana Clara SANTOS

 

V. L’île ou le langage et la pensée du coeur

Véronique LE RU

 

VI. D’îles en signes, Mallarmé naviguant

Maria de Jesus CABRAL

 

VII. Les possibilités de l’île valéryenne

Émilie ROGER

 

VIII. Non-lieu et raison d’être dans le Poisson-Scorpion de Nicolas Bouvier : pour une esthétique de la disparition

Maria Hermínia AMADO LAUREL

 

IX. L’île scripturaire et ses dynamiques d’incluances

Annick GENDRE

 

X. Le Robinson Crusoé de Pixérécourt ou la redéfinition des concepts de « sauvage » et de « civilisé » dans l’espace d’une île « déserte »

Barbara T.COOPER

 

XI. Influences réciproques de récits littéraires et de la construction de l’identité insulaire

Alexandra BEZERT

 

XII. De l’impossibilité d’une île et de la possibilité du livre : approche du schème insulaire dans l’oeuvre de Jean Lods

Jacques ISOLERY

 

XIII. Le roman de l’île, perspectives comparées de quatre robinsonnades ontologiques

Florence LOJACONO

 

XIV. L’île de Villegagnon, représentations de la France Antarctique au Cinéma

Teresa Cristina DUARTE SIMÕES

 

XV. L’Île des Gauchers d’Alexandre Jardin. Lecture d’un espace insulaire, utopique et fantasmé

José Domingues DE ALMEIDA

 

XVI. Entre lieu et non-lieu : hétérotopie insulaire chez Axel Gauvin

Bénédicte ANDRÉ

 

XVII. Une autre insularité chez Jules Verne

María Pilar TRESACO BELÍO

 

XVIII. L’île chez Éric Chevillard : entre utopie et dystopie

Dominique FARIA

 

Mots-clés :

Fiche technique

Prix éditeur : 28,00 €


Collection : Des îles

Éditeur : PÉTRA

EAN : 9782847430875

ISBN : 978-2-84743-087-5

Parution :

Façonnage : broché

Poids : 420g

Pagination : 328 pages