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l'autre LIVRE

La deuxième vie des objets. Recyclage et récupération dans les sociétés contemporaines

de Elisabeth ANSTETT, Nathalie ORTAR

 

Les crises économiques qui touchent les sociétés de consommation, les conséquences de la surexploitation des ressources naturelles, tout autant que l'émergence d'un impératif de développement durable ont partout favorisé l'apparition de pratiques de récupération et de réutilisation d'objets et de matériaux usagés. Malgré leur grand nombre et leur diversité, ces pratiques restent pourtant encore peu documentées et peu questionnées par les sciences humaines et sociales.

Or les logiques qui président au tri, à la collecte et au réemploi de rebuts ou de matériaux déqualifiés, mettent en lumière la modification de rapports économiques ou sociaux tout autant que des changements de systèmes de valeurs. Elles amènent à se demander comment, où et quand l'on passe du déchet à l'objet ré-appropriable et selon quelles modalités notamment culturelles, sociales et sexuées s'effectuent ces transformations.

Prenant appui sur des situations de recyclage observées en France, en Europe ou ailleurs dans le monde, cet ouvrage qui associe anthropologues, sociologues et géographes, propose de s'attacher à la "deuxième vie" des objets en montrant que ces pratiques de récupération et de réemploi sont révélatrices des transformations les plus récentes de nos sociétés.

 

Avec les contributions d'Élisabeth Anstett, Jérémie Cavé, Aurélie Dehling, Anne Gagnebien et Akila Nedjar-Guerre, Valérie Guillard, Cecilia Montero Mortola, Nathalie Ortar, Stavroula Pipyrou et Manuel Valentin.

Sommaire

Élisabeth Anstett

Anthropologue, chargée de recherche au cnrs, Élisabeth Anstett est membre de l’iris (Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les Enjeux Sociaux). Ses recherches portent sur les usages sociaux de la culture matérielle et sur les traces matérielles de l’expérience de la violence extrême, plus particulièrement en ex-urss. Elle a notamment publié (avec Marie-Luce Gélard) Les Objets ont-ils un genre ? Culture matérielle et production sociale des identités sexuées, Paris Armand Colin, 2012 et (avec Jean-Marc Dreyfus) Cadavres impensables, cadavres impensés. Approches méthodologiques du traitement des corps dans les violences de masse et les génocides, Paris, Pétra, 2012.

elisabeth.anstett@ehess.fr

L’ingéniosité face à la pénurie. Pour une anthropologie des pratiques de recyclage au sein des économies socialistes

Résumé : Il n’existe que peu d’études anthropologiques éclairant le rapport à la culture matérielle de sociétés industrialisées en situation de pénurie. Or, c’est précisément cette configuration paradoxale qui a caractérisé (et caractérise encore) les économies planifiées relevant du socialisme d’État, telles que celles de l’urss et ses satellites, ou encore Cuba. En s’intéressant à la culture matérielle née de cette union paradoxale entre production manufacturée et absence d’objets, faite de réparations, de recyclage, de détournement et d’invention, ce chapitre vise à éclairer la façon dont diverses sociétés se sont accommodées du manque durable de certains artefacts.

Mots clés : pénurie, urss, Cuba, récupération, recyclage.

Ingenuity Facing Shortage. Towards an Anthropology of Recycling Within Socialist Economies

Summary: There are few anthropological studies that shed light on the rela­tionship to material culture in industrialised societies in situations of shortage. However, this is precisely the paradoxical configuration that characterised (and continues to characterise) centrally planned economies of state socialism, for example in the ussr and its satellites, or in Cuba. This chapter focuses on the material culture that emerged from this paradoxical combination of manu­facturing production and the lack of objects, marked by repairing and recycling, by transforming uses and inventing. The aim is to shed light on the way in which different societies have adapted to the long-lasting shortage of certain artefacts.

Keywords: shortage, ussr, Cuba, salvage, recycling.

 

 

Jérémie Cavé

Diplômé de l'Institut d’Études Politiques de Paris et titulaire d’un doctorat en aménagement urbain de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, ses travaux de recherche et de conseil s'inscrivent dans le champ de l'écologie politique urbaine.

jeremie.cave@enpc.fr

La valorisation des déchets en Inde et au Brésil. Un enjeu globalisé

Résumé : Dans les pays émergents, des conflits d’appropriation se produisent autour du gisement urbain de déchets. Les autorités locales, les récupérateurs informels et de grands groupes industriels se disputent les résidus les plus valorisables. Or, les déchets étant définis par l’abandon, à qui revient légitime­ment la res derelicta ? À travers une analyse empirique, nous mettons en lu­mière le caractère de plus en plus stratégique de la récupération des déchets à l’échelle mondiale, à l’heure où les matières premières vierges sont de plus en plus coûteuses à extraire alors que la demande globale ne cesse d’augmenter. Dans cette perspective, la place des récupérateurs informels est fortement remise en question.

Mots clés : matières secondaires – extraction minière – globalisation – écologie industrielle – res derelicta

Recovering Waste in India and Brazil. A Globalized Issue

Summary: In emerging countries, conflicts of appropriation occur around urban waste sites. Local authorities, informal waste pickers, and large industrial groups fight over the most recyclable waste. However, as waste has by definition been discarded, who can legitimately lay claim to the res derelicta? Through empirical analysis, we show the very strategic nature of the recovery of waste on a global scale, at a time when it is increasingly costly to extract virgin raw materials and yet global demand is constantly rising. In this perspective, the place of informal waste pickers is severely undermined.

Keywords: secondary materials, mining, globalisation, industrial ecology, res derelicta.

 

 

Aurélie Dehling

Docteure de l'ehess en anthropologie sociale et ethnologie. Elle est ensei­gnant-chercheur à la Skema Business School et membre du laboratoire de l'Université Lille Nord de France. Ses recherches portent sur les espaces sociaux du recyclage et s'intéressent aux stratégies d’appropriation et aux pratiques de possession des objets neufs ou usagés.

adehling@gmail.com

La consommation d’objets d’occasion au Québec. Ethnographie d’un apprentissage

Résumé : Ce chapitre retrace les premiers pas d’une reconversion professionnelle vers l’ethnologie tout autant qu’il interroge les logiques sociales de l’appropriation à partir d’exemples québécois. Sur le chemin d’une thèse consacrée à l’ap­propriation des objets d’occasion, de faux-pas en apprentissages, le monde de l’occasion révèle peu à peu son exigence quant à la nécessité de transiger avec la figure de l’Autre : un Autre-complice lorsqu’il s’agit de guider les débuts dans cet univers intimidant, un Autre incommodant lorsqu’il se dévoile sans pudeur à travers les objets qui lui appartiennent, ou en­core un Autre-intrus lorsqu’il déborde de ces objets dont on souhaiterait le voir si vite disparaître.

Mots Clés : seconde vie des objets, appropriation, altérité, marché de l’occasion.

Consumption of Second-Hand Objects in Quebec. Ethnography of a Learning Process

Summary: This chapter retraces the initial steps of an experience of professional retraining in ethnology and questions the social logic of appropriation using examples from Quebec. My doctoral work focusing on the appropriation of second-hand objects – including both missteps and learning experiences – has revealed the importance of compromising with the Other in the world of second-hand objects. This Other can be an accomplice when it comes to taking one’s first steps in this inti­midating world; they can also be an annoyance when they shamelessly reveal some­thing of themselves through the objects they own; and they can be an intruder when they spill over into these objects rather than disappearing speedily from them as we would prefer. 

Keywords: second life of objects, appropriation, Otherness, second-hand market.

 

 

Anne Gagnebien et Akila Nedjar-Guerre

Docteure en sciences de l’information et de la communication, Anne Gagnebien est chercheure associée au LabSIC (Laboratoire des Sciences de l’Information et de la Communication) de l’Université Paris 13. Ses recherches portent prin­cipalement sur les espaces de sensibilisation au développement durable. Elle questionne l'expertise et la parole des acteurs en tant que lieu de redéfinition des relations entre les politiques publiques et les formes prises par la communication sur le développement durable. Elle a notamment publié (Avec A. Nedjar-Guerre « Le réseau, comme norme de l’action sur le climat », Communication, n°31/2, 2013 et avec H. Bailleul « Les outils de sensibilisation à la ville durable : formes et modalités de la communication d’un projet de société », Études de communication, 2012, n°37, pp.115-130.

Maître de conférences à l'iut de Cergy-Pontoise, Akila Nedjar-Guerre enseigne sur la communication et le monde des médias. Ses recherches portent sur les résonances contemporaines de la thématique environnementale dans les médias occidentaux.

anne.gagnebien@gmail.com

anedjarg@u-cergy.fr

Le Développement durable au musée. Une seconde vie pour les objets ?

Résumé : Ce chapitre s’intéresse à différentes expositions muséographiques qui ont eu pour but de promouvoir le développement durable et les pratiques de recyclages auprès du grand public en France. Il montre ce faisant comment le développement durable est passé d’une notion balbutiante, émergeante, à une innovation conceptuelle puis com­municationnelle en faisant l’objet d’une mise en récit muséographique.

Mots Clés : développement durable, musée, recyclage, communication.

Sustainable Development in the Museum. A Second Life for Objects?

Summary: This chapter looks at different museum exhibitions that aim to promote sustainable development and recycling practices among the general public in France. It shows how sustainable development has progressed from an emerging and hesitant notion to a conceptual and communicational innovation as it is placed within a museographical narrative.

Keywords: Sustainable development, museum, recycling, communication.

 

 

Valérie Guillard

Docteur en sciences de gestion, Valérie Guillard est maître de conférences en marketing à l’université Paris-Dauphine. Elle est l’auteur d’une thèse et d’un ouvrage sur la tendance à « tout » garder. Plus largement, elle s’intéresse à la façon dont les personnes appréhendent et gèrent les objets dont elles n’ont plus l’utilité ainsi qu’aux implications de cette gestion individuelle pour les acteurs privés (associations, entreprises) et publics : Guillard V. et Monjaret A. (2014), « Objets bureaucratisés, objets domestiqués ? La fabrique ordinaire de la séparation entre le domicile et le travail », Socio-anthropologie, 30, pp. 45-62.

valerie.guillard@dauphine.fr

Comment rater sa deuxième vie et devenir un déchet. À propos des objets et des hommes

Résumé : Ce chapitre présente les réflexions d’un collectif interdisciplinaire (ethnologie, psychanalyse, sociologie et marketing) autour de la question de l’objet et du déchet. Il contribue à mieux comprendre dans quelle mesure un objet devient un déchet et inversement. Plus précisément, l’hypothèse défendue dans ce chapitre est qu’un objet devient un déchet s’il ne rencontre personne. Ce sont donc les sources de tensions qui empêchent et/ou qui mettent en échec la rencontre avec autrui qui sont au cœur de ce chapitre. Ce chapitre explique donc comment les individus utilisent voire bricolent des outils (Internet), des espaces existants (le trottoir par exemple) voire se détournent des espaces (les associations caritatives) pour entrer en relation avec autrui de façon réelle ou imaginaire et faire circuler les objets qui échappent ainsi à la poubelle.

Mots-clés : tensions, circulation des objets, tout garder, lien social, association caritative.

Missing Out on a Second Life and Becoming Waste. On Objects and Humans

Summary: This chapter presents the reflections of an interdisciplinary col­lective (ethnology, psychoanalysis, sociology and marketing) around the ques­tion of objects and waste. It contributes to a better understanding of the extent to which an object becomes waste and vice versa. More specifically, the hypo­thesis defended here is that an object becomes waste if it does not encounter anyone. This chapter focuses on the sources of the tensions preventing an encounter with the other and/or leading this encounter to fail. The chapter explains how individuals use or cobble together tools (the Internet) and existing spaces (the pavement, for example) or even turn away from spaces (charitable or­ganisations) to create real or imaginary relationships with the Other and bring objects into circulation that thus escape the bin.

Keywords: tensions, circulation of objects, keeping everything, social ties, charitable organisations.

 

 

Cecilia Montero Mórtola

Cecilia Montero Mórtola est docteur en anthropologie sociale et ancienne tutrice en anthropologie à l’uned (Espagne). Ses travaux ont porté sur les migrations, la nourriture et les peuples autochtones d’Amérique latine. Ses recherches actuelles concernent le recyclage et les liens sociaux dans l’art, et éclairent notam­ment le retraitement des ordures dans les petites villes en Espagne et en Amérique latine.

ceciguimontero@gmail.com

Sacs Plastiques et liens sociaux en Espagne. Notes de terrain sur le recyclage en temps de crise

Résumé : La protection de l’environnement ne se limite pas aux grandes campa­gnes médiatiques et politiques.  En silence, des citoyens ont commencé à mo­difier leurs attitudes, se sont réappropriés des habitudes d’autrefois et les ont adaptées aux différentes circonstances (domestiques, informelles) de notre monde globalisé. Il s’agit d’un changement culturel dans lequel la réutilisation de déchets crée ou renforce, par le biais d’activités artisanales ou éducatives, les rapports et les liens sociaux. Grâce à l’étude du recyclage des sacs plastique, présenté ici à partir d’exemples de terrain espagnols, l’anthropologie met en évidence des processus d’organisation et des pratiques sociales inattendues que seul un travail de terrain continu permet de restituer.

Mots clés : recyclage, sacs plastique, environnement, migrants, Barcelone, anthropologie.

Plastic Bags and Social Ties in Spain. Field Notes on Recycling in Times of Economic Crisis

Summary: protecting the environment is not restricted to substantial media and political campaigns. Silently, citizens have begun to change their attitudes, have taken up habits from the past and have adapted them to the different (domestic, informal) circumstances of our globalised world. This is a cultural change in which reusing waste creates or strengthens social relationships and ties through handicraft and educational activities. On the basis of a study of the recycling of plastic bags, presented here using examples from fieldwork in Spain, anthropology can throw into light organisational processes and unexpected social practices that can only be revealed by long-term fieldwork.

Keywords: Recycling, plastic bags, environment, migrants, Barcelona, anthropology.

 

 

Nathalie Ortar

Ethnologue, chargée de recherche au Ministère de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie, Nathalie Ortar est membre du let (Laboratoire d’Écono­mie des Transport) de l’entpe. Ses recherches actuelles portent sur les trans­formations contemporaines des modes d’habiter dans les sociétés industrielles et plus particulièrement sur les effets sociaux de la transition énergétique. En lien avec la question du recyclage et du développement durable, elle a récemment dirigé deux numéros spéciaux : (en collaboration avec A. Morel-Brochet) « Les modes d’habiter à l’épreuve du développement durable » Norois, 2014, n°2 ; et (en collaboration avec P. Lejoux) La transition énergétique : vrais enjeux, faux départs ?, shs web of conferences, 2014, vol. 9.

nathalie.ortar@entpe.fr

Conserver, se débarrasser, donner, vendre. De l’art de composer avec les objets dans la Silicon Valley

Résumé : De même qu’acheter, posséder, conserver ou stocker, se séparer des choses est un acte central de la fabrication des univers domestiques, un acte qui interroge sur la définition même de l’objet nécessaire et le sens des solutions apportées pour s’en défaire. Le travail domestique va consister à faire le tri et dé­cider du statut des objets pour contenir leur flux et afflux. De ce fait, se débar­rasser des choses fait autant partie de notre construction identitaire que leur achat ou leur conservation, mais questionne aussi le sens apporté par nos sociétés au surplus. Ce chapitre interroge toutes ces dimensions à partir d’une étude menée dans la région de San Francisco en 2010-2011.

Mots clés : tri, recyclage, États-Unis, univers domestique, désencombrement.

Keeping, Getting Rid of, Giving Away and Selling Things. The Art of Adapting to Objects in Silicon Valley

Summary: Buying, owning, keeping, and storing objects is a central act in creating domestic spheres, but so is parting with them. This act calls into question the very definition of necessary objects and the meaning of the solutions that exist to rid oneself of them. This domestic work consists in sorting through objects and deciding on their status in order to control their influx and efflux. Ridding ourselves of things is therefore just as much a part of how our identities are constructed as buying or keeping things, however it also calls into question the meaning giving by our societies to what is surplus. This chapter examines all these aspects of the issue on the basis of a study conducted in the San Francisco area in 2010-2011.

Keywords: sorting, recycling, usa, domestic sphere, disposal.

 

 

Stavroula Pipyrou

Docteur en anthropologie sociale de l’Université de Durham (gb), Stavroula Pipyrou est maître de conférences en anthropologie sociale à l’Université de Saint-Andrews (gb). Depuis 2006, elle poursuit ses enquêtes ethnographiques dans le sud de l’Italie sur la gouvernance des minorités, la société civile et les relations affinitaires. Elle a débuté en 2013 une recherche financée par le Leverhulme Trust sur le déplacement forcé des enfants et la crise humanitaire dans le sud de l’Italie. Ses publications comprennent: Fearless Governance: Minority Politics and Violence on the Fringes of Europe (University of Pennsylvania Press, à paraître), et des articles dans American Ethnologist, Anthropological Forum et History and Anthropology.

sp78@st-andrews.ac.uk

« Porter la crise ». Vêtements usagés, ironie et valeur à Reggio de Calabre, Italie du Sud

Résumé : Les mercatini dell’usato (marchés de l’occasion) sont apparus à Reggio de Calabre en 2010 en conséquence directe de la crise économique actuelle. De plus en plus, les gens sont attirés vers ces marchés où ils peuvent trouver des vête­ments d’occasion pas chers mais souvent de marque. Au fur et à mesure que la crise économique s’aggrave en Italie, les acteurs se trouvent confrontés à une pression croissante pour maintenir leur apparence. Ce chapitre porte sur le souci quotidien et fondamental de paraître bien habillé, avec une garde-robe étendue et coûteuse, tout en dépensant le moins possible. Nous affirmons que les mercatini dell’usato sont des contextes ambigus qui mettent en lumière la créativité des acteurs face à la crise économique. En gérant le souci de maintenir leur apparence, les gens du pays se livrent à une critique de la situation générale à travers des moments d’ironie réflexifs. Les acteurs à Reggio de Calabre achètent des vête­ments d’occasion plus que jamais. En ce faisant, ils remettent en cause la perti­nence de catégories établies telles que la dissimulation, l’affichage, et la charité.

Mots clés : crise économique, vêtements usagés, Italie, ironie, charité.

“Wearing the Crisis”: Used Clothes, Irony and Value in Reggio Calabria, South Italy

Summary: The mercatini dell’usato (markets of the used) appeared in Reggio Calabria in 2010 as a direct result of the current economic crisis. Increasingly people are drawn to these markets where they can find cheap, second-hand but often designer clothes. As the economic crisis in Italy deepens, actors face the growing pressure to maintain appearance. This paper addresses the fundamental quotidian anxiety to appear well-dressed, with an extensive and costly wardrobe whilst at the same time spending as little as possible. I argue that the mercatini dell’usato are ambiguous contexts which reveal the actors' creativity to respond to the economic crisis. As locals manage to cope with the anxiety of maintaining appearance they enga­ge in a critique of the global situation through reflexive moments of irony. Actors in Reggio Calabria buy second-hand clothes more frequently than ever. By doing so, they contest the adequacy of established categories such as concealment, display and charity.

Keywords: economic crisis, used clothes, Italy, irony, charity.

 

 

Manuel Valentin

Ethnologue et maître de conférences au Muséum national d’histoire naturelle (Musée de l’Homme, Paris), Manuel Valentin travaille au sein de l’umr 208 « Patrimoine locaux » (ird/mnhn) où il mène notamment une étude sur la bouteille d’eau à travers le monde, dans le cadre d’une thématique plus large sur l’histoire des productions matérielles et artistiques, particulièrement en Afrique.

valentin@mnhn.fr

La bouteille d’eau en plastique. Parcours d’usages et recyclages d’un objet familier

Résumé : En verre ou en plastique, produite dans le monde en des quantités dépassant le milliard d’unités par an, la bouteille d’eau appartient à cette catégorie d’objets utilitaires du commerce auxquels le regard commun s’attache peu. Une attention particulière portée sur les ma­tériaux qui le constituent révèle une image bien différente, celle d’un objet porteur d’une histoire culturelle en évolution constante. Parce qu’il est aussi une interface matérielle entre une substance naturelle, l’eau, et une matière artificielle, le plastique, il reflète certains des enjeux cruciaux du  xxie siècle.

Mots clés : bouteille, environnement, matière plastique, recyclage, verre.

Plastic Water Bottles. Using and Recycling a Familiar Object

Summary: Over a billion water bottles, whether plastic or glass, are produced worldwide every year. They belong to the category of utilitarian commercial objects to which little attention is commonly paid. However, focusing in parti­cular on the materials from which they are made tells a different story, that of an object that carries a constantly evolving cultural history. Because the water bottle is also a material interface between a natural substance – water – and an artificial material – plastic – it reflects some of the crucial issues at stake in the 21st Century.

Keywords: bottle, environment, plastic material, recycling, glass.

Mots-clés :

Fiche technique

Prix éditeur : 22,00 €


Collection : Matière à recycler

Éditeur : PÉTRA

EAN : 9782847430943

ISBN : 978-2-84743-094-3

Parution :

Façonnage : broché

Poids : 270g

Pagination : 210 pages