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l'autre LIVRE

Sofia QUEIROS

Une même lunaison

Une même lunaison

de Sofia QUEIROS

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 19/04/2019 | 14,00 €

« Jour 12

Elle a compté les wagons du train de marchandises, de face comme une vache. Avec le doigt de l’écolière.

Elle en aime la couleur rouille, le passage lourd.

Les herbes ont vacillé.

Parfois des pierres sur les rails qui viennent frapper nos fenêtres, s’immiscer dans nos vies.

Parfois un grincement,

un craquement dans l’ordinaire tourne et rond. »

Sommes nous

Sommes nous

de Sofia QUEIROS

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/02/2017 | 13,00 €

« et la cafetière qui soufflait le matin et que le père saisissait avec force versait fil dans le bol de quoi s’éveiller même mort et enterré

et les objets entassés comme butin de vie à la mort d’un qu’on chérissait se perdaient dans les mains fragiles d’un autre qu’on ignorait

et le mur qu’enfants nous escaladions sous le panneau publicitaire tremblait sous nos corps adultes qui pieds joints nous élancions avions »

Normale saisonnière

Normale saisonnière

de Sofia QUEIROS

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 10/06/2014 | 13,00 €

« Le blanc du jardin est intact. Si la neige tient, tout est soudain plus doux.

À côté – deux pâtés de maisons plus loin –, un bonhomme bacchantes noires sur costume blanc carotte au nez écarquille ses bouchons d’yeux. Combien dit-il combien de cravates autour de mon cou, avant que mon corps ne devienne mou.
Son père assis couché jamais debout jamais dehors se plaint du froid du froid du froid qu’il traque du regard – une porte mal fermée, un rideau trop fin, un vent glacial qui parfois affleure, et le voilà qui se fige et se givre. »
Et puis plus rien de rêves

Et puis plus rien de rêves

de Sofia QUEIROS

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 07/06/2012 | 8,00 €

 

EXT. JOUR
 
Un homme rougeaud rit. Il dit que je perds mon temps. Du temps j’en ai beaucoup trop à ne savoir trop qu’en faire. Il dit que l’autre vit dans un village voisin, coincé entre deux bosquets. Il dit que la cheminée fume nuit et jour. Que certains en savent sur la peur. 
Il rit aussi que la pluie n’arrive jamais jusque-là.